Les sénateurs consommateurs, par Patrice C.
Les sénateurs consommateurs
Patrice C.
Il s’en faut d’un train qui leur
est propre qu’une décision émanant du Sénat fasse bouger les lignes économiques
de la société.
La vénérable institution, caution
morale de l’Etat, par la voix de quelques-uns de ses membres, a émis
l’intention de s’intéresser de près à la vie quotidienne des Français sous l’aspect
surprenant d’une volonté de réglementer la durée de vie des appareils
électroménagers. L’inattendu le dispute à l’opportunité. Que de vénérables et
estimables représentants et observateurs de la marche du pays en viennent à se
soucier des affres ménagères des Français, cela interpelle.
La démarche, pour inattendue
qu’elle soit, n’en est pas moins justifiée lorsqu’on considère l’existence bien
réelle des soucis de cuisine et de salon familial qui concernent tout un
chacun. Surprise et étonnement peuvent après tout se justifier, bien que le
décalage, venant du Sénat, relève de l’interrogation.
Face à cette démarche en
gestation, il faudrait rappeler à Mmes et MM. les Sénateurs l’éprouvante
expérience vécue par M. Montebourg face à M. Mittal ou à un industriel texan.
Le projet en question verra nos dignes représentants affronter MM. Sony,
Samsung, Philips, Brandt et autres Miele qui sont dans leur partie des géants
mondialistes dont les affaires se passent de frontières. Oserait-on imaginer le
face à face et le débat qui s’en suivrait si nos élus du Palais du Luxembourg
se trouvaient confrontés à des intérêts industriels aussi puissants que
planétaires ?
La fonction sénatoriale ne tenant
pas du spectaculaire que peut offrir celle de député, il serait bon que les
éminences morales de la politique française restent fidèles à ce fameux train
qui est le leur et qui justement leur permet de soupeser les opportunités et
les faisablilités de leurs actions pour rester crédibles.
Patrice C.
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