Confession déshabillée de Lady Long Solo après un after à Sciences-popo [12]


Les folles expériences de Lady Long Solo sous le mode de la confession(*).

La « fête culturelle » était belle hier soir. Dom Douby, grapheur, peinteur, écrivain, rocker, tatoueur et pâtissier à ses heures artistiques s’en est allé exposer ses monstrations. Magnifique !, mièvreries et concerts de louanges postmodernistes. Bravo, j’ai limite perdu mon temps. En guise de soft after, peu avare de mes contingences passées dans le même monde des héritiers, j’ai pris une chambre d’hôtel à Mabillon.

Nuit réparatrice. Douchée, épilée de près du maillot, j’ai enfilé mes bas et cotillons de soie puis ajusté mon tailleur gris. Montée de haut sur mes escarpins, j’ai filé rue de l’Université où se tenait un colloque de l’Ecole de droit de Sciences-Po. La tenue, ça compte chez ces gens-là...

Un Séraphin libertin passe...

Là, je me suis crue littéralement couchée sur pellicule : "plus belle la vie" de la fiction du règne des importants, série poitrinaire de la récitation auto-justificatrice des "juristes" de Sciences-popo qui, en réalité, se paument dans des étiquettes sociales entre malus et bonne conduite à risques calculés. De gauche, forcément de gauche, tous ces pitres. « J’aime l’entreprise, j’aime la négociation collective permanente et la clinique des faits juridiques » à quoi on colle des qualifications… tout cela méritait le déplacement.

La drôlerie de la chose, c'est que des copines de cours des Arts & plomberies assistaient à ce spectacle, heureuses de vivre l'événement. Unique.

Ces braves dames, qui en poste directorial à Pôle emploi, qui juriste en protection sociale jetée par son employeur (chômage) proche de l'Ump, qui une jeune africaine en mission à je ne sais quel office franco-africain d’insertion elle aussi membre de l'Ump-LR, m'ont soufflé : animées par les croyances umpistes pour deux d'entre elles, elles étaient en pétard contre les « projets de lois droitiers » des hôtes de Matignon, L’Elysée et Bercy. Mais alors, en pétard bien chaud, bien brûlant, bien hot.

Finaudes, elles ressentent le début de la guerre civile et en ont grand peur : la seconde (chômeuse), belle brune aux longues jambes perchées sur d’éternels talons d'encadrement, mais au visage trentenaire déjà abîmé par les amants trop nombreux (bientôt l'heure de la question de la reproduction. Avec qui ? On ressent immédiatement cela de la demoiselle dans son regard déshabilleur sur les garçons du cru) et son ancienne croyance d'appartenir à l'élite des juristes bien payés, m'a dit tout bonnement : « les socialistes avec le projet de réforme du code du travail font pire que nous : on va droit à la casse, on va droit à la guerre civile ». La néo-chômeuse depuis décembre m'a révélé en avoir marre d'être perçue dans son parti et dans les discours généraux « être considérée pour une profiteuse du système assurantiel chômage, alors que les délais de carence sont longs ».

J’écoute. Je ne dis rien. Sortir d’une soirée culturelle fatigue. En fait, j'écoute telle Sœur Sourire, courtoise et bellement miséricordieuse. Pétasse à cause du lieu, j'acquiesce à toute formule choc. Finalement, je ne ris pas sous cape, car ce n'est plus de crise structurelle dont il faut parler entre gens formés, renseignés aux normes et para-normes, mais bel et bien de désolation.

A part cela, habile à me fondre dans tout monde-du-quant-à-soi, j'ai pris langue avec un magistrat du beau sexe intervenante à ce colloque. Je l’entraînerais volontiers dans ma studette du Marais pour qu’elle me lèche les neurones à satiété. La dame œuvre en sus en cabinet ministériel. Importante dame de passage. Libérée, voire soulagée du succès provoqué par son intervention, la meilleure soit-dit en passion, une fois la tension relâchée autour d’un café, a tenu à me glisser sous le ton de la confidence que ses camarades socialistes, à la fois sur l'état d'urgence et la réforme envisagée du code du travail : « ils sont tombés sur la tête. Le Pen n'a pas besoin de faire campagne ». CQFD de désolation !

De retour chez moi, je contacte Le Serpent et lui raconte. Voici donc l’anecdote. Trame d’une confession somme toute faite banale et triviale avec un si beau linge social.

Lady Long Solo
 
(*) La titraille sommaire est de LSR piètre journaliste de vos vies.

 

 

 

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