Le barouf social, suite historique du chaos, par Patrice
Désillusion.
Ah, ils y ont cru au modernisme ! Au beau, au bon
modernisme qu’on leur promettait invariablement, inévitablement. « En route vers l’avenir
radieux ! ». A la fin des années 60, c’était 36, les vacances, le
soleil. On redécouvrait la vie promise, l’espoir. Plus rien ne serait comme
avant. On allait voir ce qu’on allait voir…
Fini pour de bon les moustachus de la IVème
République ! Place aux jeunes ! Tout l’avenir placé gagnant après Mai
68. Déjà, c’était le besoin, le nécessaire changement de mentalité, la porte
ouverte sur l’avenir, la fenêtre ouverte sur les matins qui chantent. On allait
voir ce qu’on allait voir…
Déjà, il a fallu peu de temps pour s’apercevoir qu’on
payait cher ce joyeux mois de mai, comme on avait payé la Commune. Augmentation
générale des prix qui ont eu vite fait de bouffer les augmentations de
salaires, lois qui ne voient pas le jour, etc. Finalement, tous cocus !
sauf les tenants des rênes, fidèles au poste et pour qui tout continuait à
rouler…
Aujourd’hui, cinq cent soixante-dix planqués qui se
pavanent en priant plus qu’en travaillant pour que rien ne change sous les ors
de la République. « Et moi, et moi,
et moi… » Roule, ma poule ! Problème : le peuple sur qui s’acharne la vie, la vraie, celle qui est faite de
contrariétés, de couacs et de catastrophes parvient quand même à voir que plus
rien ne va. C’est-à-dire qu’on n’avance plus, qu’on stagne, qu’on végète.
Que le terrain n’est plus propice, qu’il ne nourrit plus son homme d’espoirs et
d’avenir enchanteur alors que tout est là, justement, pour que ça roule. Le
modernisme des moyens de production ne profite qu’à ceux qui le vendent. Les
escrocs en pantoufles sont planqués à tous les coins de rue de l’existence. Il
paraît si facile de faire du fric que chacun se rêve en Crésus, et gare aux
péquins moyens qui servent de vache à lait, de dindons de la farce.
Vous en connaissez beaucoup, vous, de situations
proches de l’apocalypse et qui perdurent ? Bien sûr, que “tout cela“ n’a que trop duré. On
s’étonne même que ça continue. Alors ? Fainéantise ? Lassitude ?
Trompe l’œil toujours actif ? On ne dira jamais assez que la pression
contenue est dangereuse car lorsque ça
pète, ça fait un de ces baroufs… Et elle monte la pression. Même chez ceux
qui sont en charge de la dégonfler. Ils ne se reconnaissent plus comme frères
et sœurs de lutte. Ils se tirent dans les pattes. Surtout ne pas risquer d’être
assimilés à ceux qui sont en charge. Ce serait un délit de complicité. Devant
le tribunal populaire, c’est être coupable aussi. Oh la la, la razzia en perspective… Il y a comme une odeur de poudre et de sang caillé qui commence à
poindre. Regardez bien, reniflez bien, vous verrez… Tu vas voir, Lulu, le
temps des cerises…
Patrice C.
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