Un quinquennat mortel
Au pied du
mur.
François Hollande président a un
sens du cirque très prononcé ces derniers jours. Un coup de pied dans des cages
vides et une expo-photos de Depardon aux Amériques, enfin une bronca au salon
des agriculteurs hier, « la plus
grande ferme de France » destinée à chatouiller les urbains dépassés
par la bouse et la chèvre affolée. Il lui reste quoi, à François, neuf-dix mois
pour accomplir sa mission de service en PPP, pour partenariat public-privé. Quelle chance !
Représentant
de commerce électoral suprême, président
c’est pas facile-facile tous les jours hein !
Une sortie médiatique par-ci, une inauguration par-là, une interview sidérale sur TF1, un conseil des ministres à pousser du
biceps. Après, il observe nuitamment les sondages avec son drôle de dircom et lit avec attention des notes
produites par quelques sous-fifres de première zone se formant là à diriger qui
une inspection administrative, qui une boîte dans une paire d’années… peuchère, c’est pas de tout repos. Gérer
les egos au Palais avec une vie publique en même temps relève du miracle. Au
moins, à Tulle, avec les gens, c’était cool.
Aujourd’hui, les ennuis pleuvent sur
François président. On lui avait bien dit que le métier revient à « entrer dans l’histoire » et non pas
vouloir marquer le sceau généralissime du temps crépusculaire. C’est devenu son
obsession. Avec celle de durer, bien sûr.
Son rival Valls cherche quant à lui
un motif de dispute sérieuse pour s’en aller et peut-être se positionner pour devenir calife à la place du calife dans
la prochaine farce électorale. Quel
cirque. Sans nous, basta, les clowns tristes !
Pendant ce temps, les mouches bleues
astiquent leurs pattes. Chichement velues, elles volent de cabinet précieux en
cabinet on ne peut plus politique. Beauvau ? Les mouches bleues équarrissent
les puces. En escadrilles distinctes, elles s’abattent sur la politique
françoisienne. Mets délicats aux narines nationales, la fantaisie n’a pas sa place
dans les vues internationales. Que Schengen explose n’est pas chose faite pour
nous empêcher de dormir. Que l’Europe allemande sente le cramoisi de
vieilleries subalternes en termes de pacification économique ne m’ôte pas la
joie de vivre. Tant qu’un commissaire européen ne vienne pas fourrer sa gueule
enfarinée dans ma cheminée, qu’il n’en profite pas pour voir si je mange bio ou
pas, je n’irai pas chialer sur l’absence de régalisme administratif franchouillard.
Cet hiver, les chambres blindées du
quinquennat ont de ces carnivores à tous les bancs de la surreprésentation. Les
strapontins ministériels forment les cadres de la nation industrieuse et là-haut,
tout là-haut dans les balcons, des spectateurs faussement passionnés par les
simagrées législatives baillent aux corneilles. A guichet fermé, on nous
plastronne des délibérations illusoires.
A côté, au magasin de farces et
attrapes, des écologistes de connivence avec le petit parti cellulaire de feu
Georges Marchais s’achètent des nez rouges qui leur vont si bien à la face
kaki. A deux pas, de vieux sénateurs braconnent sur les terres de
Dédé-la-Saumure en s’adonnant aux quelques joies digestives qui leur restent au
restaurant de l’élite autoproclamée. Grace aux voix, les comices hument le coq
au vin.
L’urne démocratique a pris un
je-ne-sais-quoi de rance et de fantaisie où s’entremêlent espérances et
désillusions répétitives pour le commun, le vulgum
pecus si fier de sa carte d’électeur. Au moins, à Jéricho, les trompettes
ne mentaient pas.
Le cafard est parti de la Bastille,
quand Valérie a baisé les lèvres du néo-président sur fond de fête de la musique…
bières à gogo, petit-four mélenchonniste de kermesse et flonflons du
tennisman-danseur hagard de bonheur à pieds nus. Maintenant, François Hollande,
lui président, doit rouler entre les autos tamponneuses de not’e bon pe’ple, M’sieurs, dames. Ca va cartonner !
Juste une fin de partie… les mouches
bleues l’ont bien devinée, l’escalade du muret de François Hollande… juste une
fin de partie… et la sortie. Fanfare, trompettes et grosses caisses, Manuel
Valls me paraît plus martial. Il plaît à nos concitoyens avides de construire
des miradors posés sur un code pénal exponentiel…
Allez, bonnes gens, nous tous les sans-dents, rions ensemble
en attendant la mort.
LSR
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