Invasions ou non, la question, par Patrice.
Le sexe des anges.
Pourquoi faut-il donc que ce soit toujours les
événements qui réveillent et qui guident la pensée ? Ne peut-on raisonner
sur la nature humaine sans passer par le filtre d’une actualité ?
Le fait même de penser est biaisé par la teneur
intrinsèque des événements qui servent de support.
Nous sommes manipulés par les délires oratoires et
scripturaires de coqs de basse-cour qui essaient de “se refaire“ une aura
perdue, avec les valeurs sonnantes et trébuchantes qui vont avec.
Partant de peu, il ne faut pas s’étonner qu’on n’aille
guère loin.
Il n’est pas facile d’admettre qu’une guerre puisse
être culturelle et donc qu’il puisse exister une guerre des cultures.
Celles-ci seraient-elles si pures qu’elles ne puissent
être violentes ? Qu’elles ne pourraient pas venir en conflit ?
On a vu cela avec l’affaire du 31 décembre à Cologne.
Le refus d’admettre que des violences faites aux femmes puissent être d’origine
culturelle, car ce sont les mêmes qui ont été pratiquées place Tahrir. Ne pas
avoir le courage d’aller au bout du raisonnement pour ne pas froisser des
susceptibilités d’archanges au risque d’être taxé de tous les maux de la terre,
de ceux qui font surtout l’apparence, qui s’habillent de mansuétude et de
compassion, sacraliser la culture ne doit pas permettre de contourner ou
d’absoudre des dérives. Toute discussion, à ce titre, tourne vite évidemment à
discuter du sexe des anges et à
rabattre la forme pour ne pas aller sur le fond.
Ne pas faire face, c’est aussi ériger de nouvelles
façons de penser les choses et de rejeter plus loin ce qui nous touche sans
pour autant apporter une réponse satisfaisante.
C’est évidemment la Hongrie ou la Pologne qui sont
racistes, pas nous. Le problème qui les touche est pourtant le même.
Seuls les moyens mis en place, plus directs, brutaux
sont pris en compte. Ici, on parle
de tolérance et de droits de l’homme, voire de fraternité.
Un tel masque d’hypocrisie ne résout pas les problèmes, il ne fait que délayer,
noyer le poisson dans l’eau sale du droit à la différence.
Les “fameux“ droits de l’homme ont bon dos. Les principes républicains n’expliquent
rien et ne justifient pas tous les principes et les philosophies des
lumières sur lesquelles on s’est construit n’avaient pas anticipé de telles
situations.
C’est lucidement, honnêtement qu’il faut aborder les
problèmes de notre temps, avec la froideur et la détermination nécessaires.
Faire des gorges chaudes des grands principes, c’est se
cacher derrière son petit doigt. A nouvelles situations, il faut une réflexion
adaptée. L’horreur ne doit pas pouvoir se dissimuler derrière des faux-fuyants
de salon.
Place à
l’honnêteté et au courage. Appelons un chat un chat et un
échec sociétal comme tel.
Patrice C.
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