La presse en folie, les "unes" sans relief, par Patrice


Et pourtant, c’est pas drôle !

La rigolade continue qui, comme une manade, passe et retourne.

C’est ainsi que les « actu » les plus viles, les moins intéressantes, les moins importantes aussi, tiennent la une de la presse française bien en peine de faire autre chose que de suivre le flux dicté et canalisé par un courant qui se veut avant tout un avatar de ce que doit être la presse.

L’info vu comme elle est, il suffit de se baisser pour la ramasser. Ne demandant pas d’analyse et d’extrapolation de haut niveau intellectuel, elle fait donc l’affaire. Du tout venant pour tous les jours. D’où aussi le désintérêt qu’elle subit et dont elle meure.

C’est ainsi qu’on épilogue et fait des choux gras des mésaventures de Platini. Ce si cher « Platoche », ce « Cher Mimi », comme aurait dit Thierry Roland, se voit retoqué sa candidature au poste suprême de son art. Mis en pénitence pour quatre-vingt dix jours. Comme il est amusant de constater que ceux qui le pleurent le plus sont aussi ceux qui en vivent depuis des années. Ceux qui ont profité des largesses des instances du football mondial : avions, hôtels, restaurants de luxe avec vins compris et retombées publicitaires. Tout cela pour se maintenir à flot dans un courant, celui de l’actualité, qui pourtant ne fait que passer.

Trente ans qu’on se gargarise avec les aventures du football français vu depuis Saint-Etienne et son petit blondinet de Platini. C’est oublier un peu vite que le foot français, cela a surtout été une victoire en coupe du monde en 98. L’icône de l’équipe, il est vrai s’appelait Zinedine Zidane et n’avait rien d’un petit blondinet… Le foot n’était plus le même et on reste attaché aux valeurs qui ont fait une carrière de commentateur. On pleure donc sur une « success story » qui ne se termine pas comme on l’aurait souhaité et on serine avec des souvenirs vieux de trente ans.

Pour le reste de ce qui nous est « offert » en guise d’appât pour gogos, on se permet d’être étonné, voire de faire état de son ressenti personnel face à des actions syndicales qui deviennent plus violentes au fil des désastres économiques.

Quand la France fait la une de la presse étrangère, ce ne serait pas à son avantage. On oublie un peu vite les turpitudes assassines des lycéens américains et même d’enfants déboussolés, sans parler — et pourquoi donc — de quantité de choses équivalentes qui ne manquent pas de se produire dans toutes les sociétés du monde. Il ne faut pas noyer le lecteur ou l’auditeur sous des flots de choses tout aussi et même pires que celles que l’on vit chez nous. On n’en sortirait plus ! Alors, on fait chauffer l’audimat avec des événements qui ne sont plus aussi inhabituels que cela et qui risquent même de devenir récurrents, mais à notre porte. En plus, ça ne coûte rien en frais de reportage… On agrémente le tout de sondages maison parfaitement manipulés, sûrs que l’on est d’obtenir le résultat escompté qui va dans le sens du poil national. Surtout, ne pas prendre le risque de désespérer Billancourt !

On patauge donc dans des situations convenues qui font abstraction de toute analyse un peu spéculative et on laisse pour après la sacro-sainte élection présidentielle les situations explosives. Il sera toujours bien temps d’apprendre aux salariés d’Air France qu’il y a longtemps qu’ils ne sont plus fonctionnaires et qu’à ce titre, ils sont aussi fragiles que ceux de toute entreprise française en difficulté, comme on l’a fait pour La Poste et EDF-GDF.

On patauge donc dans un marigot étriqué d’informations de proximité que l’on estime bien suffisantes pour continuer d’exister et pour (croit-on) tenir en haleine des lecteurs ou des auditeurs.

Tout cela n’est vraiment pas drôle.

Patrice C.

 

 

 

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