Le temps du sport : regression hystérique


 Le temps file bien vite. Surtout sur les pentes du Tour de France où l’on n'en finit pas de s’esbaudir à qui mieux-mieux sur le Centième d’il y a peu de jours achevé un dimanche sur les Champs devenu le cinquième plus rapide de l’histoire pour son vainqueur en jaune, le so british Christopher Froom.

 Cette année, les vingt et un lacets de l’Alpes d’Huez se sont gravis deux fois de suite. Mazette ! Le spectacle était superbe de foule, de guignols déguisés, d’abrutis courant vers la petite gloriole de se trouver dans le viseur de la caméra dix secondes (le temps, toujours le temps), de motards épuisés, de journalistes à la voix éraillée par le franc succès populaire qu'il fallait transmettre en live. Sportivement, cela n’a en rien valu le démarrage de Marco Pantani un jour de succès sur les mêmes pentes.
Marco Pantani, mort pour l'Italie du sport.

 
On en remet vite une couche sur France télévue 2, dite F2 pour les intimes. Gégé Holtz, la canaille insipide, arpente sûrement les planches à cette heure, mais il reste la bande d’enthousiastes professionnels, de chercheurs de l’impossible joie que l’on se doit de délivrer, forcés, dans le poste à lurons.

 L’industrie sportive n’est plus simplement l’usage des jeux du cirque pour aviner les masses au profit des experts politiques qui s’occupent si bien de nous; elle est devenue la matière première (justement) magique d’une industrie diligente et prolifique en termes de billets de banque. Des miettes pour les sportifs, ces grands enfants dopés à l’insu de leur plein de muscles, des droits pour les poches des fédérations sportives qui salarient toute une fanfare d’entraîneurs, de communicants et de petites mains. Bref de tout un univers industriel à la mode du XIXe siècle, à savoir un exemple paternaliste, prébendier et servile à souhait. Qu'on se le dise sans naïveté...

 Dieu, le végétarisme, le féminisme des filles exhibant leurs seins (toujours sous l'œil de la caméra, selon l'adage : sans caméra, point de salut), autrefois les coupes des blés par Bovet et sa clique de faucheurs volontaires, voilà de quoi voudrait nous nourrir l’info-spectacle. Au tour du sport varié l’été, nageurs, sauteurs, perchistes, pendant la trêve des footeux qui s’en sont allés aux Canaries sniffer de la coke en boîte ou marchander leurs prochains contrats d’exclusivité pour une marque de pompes ou de fringues.

 Derrière le spectacle sportif, se cache la réalité des familles qui font des sacrifices, espèrent les mannes réjouissantes pour le fiston, dans la pratique d’un sport aux temps des loisirs. Bah ! les études ou le boulot, ça rapporte pas. Vaut mieux être politique, pute ou sportif, gamine !

 L’effort dans l’étude et l’éducation physique n’est plus. C’est ringard, ça suinte sa Troisième république de mémère qui permettait tout juste à un cyclo de se payer la moitié d’un débit de boissons-Licence IV dans le Morbihan.

 Place au spectacle, place aux stars, starlettes et journalistes consciencieux qui vendent du rêve.

 Pendant ce temps, combien de minots sur le carreau… après la rêverie devant la lucarne, par la faute de papa, par la faute de maman ?

 LSR.

 

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