Briller dans les lettres
Pour briller, dans le monde des lettres, il
faut savoir mettre en branle tout un harnachement de mots, de formes et de
points précis dans l’art du paraître.
S’apprêter, pour l’écrivain, est tout
aussi important qu’acter une publication. Tenir la ligne, peindre le devenir,
ce sont des aspirations légitimes.
L’écrivain, pour faire parler de lui, dans
un régime spectaculaire-marchand, doit savoir jouer d’esbroufe ; il est
tellement dur de publier, puis de franchir une barre de satisfaction pour les
éditeurs, et donc continuer de publier.
En effet, un éditeur s’engage au
maximum pour trois livres (même sans le dire, même sans l’acter
contractuellement) et se sépare de son auteur s’il ne remplit pas les objectifs
jamais avancés, variables des éditeurs.
Il n’est pas nécessaire de remplir des
pages et des pages, pour l’auteur. Il a pour tâche principale de raconter une
histoire. Plus besoin d’être littéraire. Et cela me troue l’esprit.
Je
ne comprendrai jamais la période de destruction progressive de la forme
française au profit d’une espèce de forme cosmopolite, informe dans ses
aspirations, sans inspiration théologale. Nous n’en finirons pas de consacrer
une chute du roman, un abaissement de la poésie contemporaine. Et j’en lis des
poètes, de jeunes pousses et de moins jeunes, assez décevantes pour tout
dire. Il n’y a guère que quelques inconnus indolores, des paysagistes loin de
tous les sentiments de torture, de conscience ou d’illumination concernant la
guerre à venir.
O.
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