La poésie est une fille des îles


La poésie est un attrape-nigaud. Elle ensorcelle & se pavane comme une fille des îles les seins nus. H. m’a expédié très tardivement une photographie de la plage de La Rochelle qu’elle fréquente selon les horaires de la marée. J’avais oublié cette incidence pour la baignade de ce côté de notre littoral.
 
Il y a de l’arythmie dans l’air sec de ces vœux de voyage, de dépaysement véritable (donc sans boulot à la clef). Une envie d’Atlantique, du côté d’Andernos-Tarnos, sur le port de pêcheurs où les fruits de mer achèvent de remplir de bonheur simple nos bouches. Et une envie de body-surf pour vaquer dans les vagues &  rouleaux, sentir la pesanteur des éléments hydrauliques & le sable.
 
 La poésie est une pause. Elle exerce la convalescence désirée pour un monde aussi incompréhensible qu’un arrêt de la Cour de cassation dominé par des considérants plus politiques que légaux.
 
La poésie émascule les prêtres de la défiance & devient une pose si elle ne s’accommode pas d’un accouplement avec le mal absolu, le fantasque ou l’aspiration du diacre-saoul.
 
Rien n’oppose la poésie à la musique si la musique parvenait à tirer son essence de la poésie. La rareté des rimes ou des vers libres, ou des enchaînements inconvenants, va à la poésie comme la mort possède le trait d’une tombe ancestrale sur laquelle une croix figure la transfiguration de tous nos trépassés en communion dans les feux des guerres intimes.
 
La poésie est minérale ; le poète doit se dépouiller, livrer son sang sur le métal & alerter
des incendies à venir.
 
SLR.
 
 

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