Stratégie du socialisme du bas de laine à l’Ump.
Rien ne fera plus rire que les campagnes
administrées par des tenants du discours du déclin. Du déclin, on décline les
milles raisons de l’appauvrissement du pays. L’Ump, parti parvenu au second
tour de l’élection présidentielle de 2012, a vu l’entérinement par le Conseil
constitutionnel d’un rabotage malheureux des comptes de campagne de son héros. Qu’à
cela ne tienne, les banques n’aiment que les vainqueurs. Au 31 juillet 2013,
quelques 12 millions d’euros doivent être dénichés. Il ne reste que la bagatelle de 2 millions à trouver pour le parti qui enterre mensuellement le Grand Charles.
Par extraordinaire que soit la situation
politique –une première, les comptes de
campagne invalidés pour un candidat sortant-, la haute cour a sanctionné,
mais le parti « populaire »
parvient à recueillir en quelques jours 8 millions dans ses caisses par
souscription nationale. Les Français ne sont pas si chiches que cela. Les bas
de laine et la pierre meublent les garanties sur l’avenir. Il y a en France une
masse considérable de gens modestes vivant à côté d’une masse de contribuables
moyens. « Sauver la démocratie »,
selon certaines antiennes charmantes, consiste à ne pas voir l’un de nos grands
partis constitutionnels foncer droit dans le mur de la déconfiture de
trésorerie. Déjà que l’Ump a été obligé de se séparer de nombreux
collaborateurs du siège, si en plus il devait mettre les clefs sous la porte
pour changer de nom, solder ses locaux, ce serait, disent-ils, calamiteux pour « l’image » nationale. Ce risque n’est
pour autant pas limité : il est impossible. Tous les partis de France disposent
de mannes. Les sympathisants et militants, comme les croyants d’une chapelle,
ont toujours un petit quelque chose à offrir, en sus du financement légal et
organisé par la République.
L’Ump peut être fière de ses donateurs. De
quelques militants du PC qui ont voulu se faire bien voir des grands prêtres du
cynisme, en passant par des caciques du PS qui ont offert leurs oboles au
parti, nous assistâmes dans la fièvre estivale à la renaissance d’une forme de
participation solidaire, d’un socialisme du bas de laine dans une ardeur de
mobilisation nationale pas si courante. Comme quoi, nous voilà assurés que les
financements ne sont et n’ont jamais été occultes dans notre pays démocratique.
Cela se serait su, n’est-il pas !? Les Français sont généreux : un
don pour la santé, pour la pauvreté, pour un parti, pour une cause, après une
catastrophe naturelle, assorti de la ristourne fiscale de 66%, rien n’est
laissé au hasard de la générosité au cœur. Nous en sommes ravis, béats d’admiration
pour cet amour « simple et concret »
que notre pape François s’est proposé de faire partager au monde au Brésil,
tout en nous intimant de nous éloigner des gloires faciles et des idoles
modernes dérisoires. L’amour, voilà le socialisme par en bas du bas de laine. L’œil humide d’émotion et un profond espoir en le genre humain nous envahissent l’âme. Longue
vie à l’Ump !
LSR.
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