Politique ringarde (giscardisme, suite), par Patrice C.


Bienvenue dans un monde mou

 
La France retrouve donc son confort politique d'antan. Cela correspond à l'évidence à un sentiment profondément ancré dans le pays et les mentalités qui n'avaient pu se résoudre à se voir séparer de son gaullisme et de son centre droit si rassurant en même temps qu'inefficace.

En fait, nous nous retrouvons face à l'éventail politique naturel qui est celui de la France : droite, gauche et centre. La répartition est moins symétrique que cela si l'on y ajoute les extrêmes des deux bords opposés. L'extrême-gauche n'est plus que l'ombre d'une gauche décatie et romantique et guère plus qu'un prurit sur une jambe de bois. Les communistes dans leur laisser aller ayant intégrés ce que l'on appelle la gauche, celle du Parti socialiste. Le reste, rejeté à l'extrémité continuant à jouer tout au plus au trublion sans réelles ambitions.

La droite qui n'a jamais pu se décider à être vraiment de droite avant l'arrivée de Sarkozy a toujours le cul entre deux chaises : celle du centre et de l'UMP. Aux casaniers le centre, aux velléitaires l'UMP. Il manquait un siège où les indécis puissent se poser. C'est fait avec le retour de l'UDF défunte. Pour certains indécis et frileux de l'engagement qui avaient trouvé un refuge provisoire auprès de l'UMP, le temps peut être venu de retourner dans une maison mère abandonnée faute d'existence. Ils vont pouvoir se reposer d'un séjour tumultueux rue de Vaugirard et retrouver les pantoufles d'un centre qu'il faut reconstruire mais qui est à leur image.

L'UMP se verra dépouillée d'une partie de ses troupes qui en avait soupé de son climat délétère d'egos surdimensionnés et toujours sur la brèche. Son seul et vrai travail consistant d'ailleurs à savoir qui de l'UMP ou du FN aura droit et pourra revendiquer l'étiquette de droite la plus extrême. Après avoir entamé une recherche en légitimité d'être la seule et vraie droite du pays, sans perdre l'espoir d'assimiler les adhérents du FN, elle doit mettre son action de domination sur la place publique. Il n'y aura donc bientôt plus qu'une gauche mollassonne et fourre-tout et une droite extrême. La droite traditionnelle sera représentée par un centre mal défini et cependant et légitimement le seul que réclame et connaisse et attende le pays. Un retour sur les traces des Lecanuet, Poher et Giscard cela a la gueule d'une époque révolue mais rassurante dans une époque où la plupart des Français n'attendent que cela : un parti moyen, pour un pays moyen de classe moyenne. Quant à l'UMP, il lui reste à envisager deux avenirs possibles : celui de disparaître sous les coups de boutoir du FN et de l'attente de ses militants les plus excités dont un certain nombre a déjà un pied "en face", ou de remporter la timbale en absorbant le FN et se retrouver ainsi comme le seul représentant légitime d'une droite française mais qui serait extrême. Sacrées perspectives !

Finalement, avec l'existence reconnue comme telle d'une droite "normale", la France va se retrouver avec deux partis pour la représenter : celui du pouvoir qui est plus de carton que d'airain et celui des éternels indécis dont on attend avec impatience le programme. Pour ce qui est de son CV, on est au courant.

Patrice C.

 

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ce qu'est le syndicalisme libre & indépendant du macronisme-patronat

Aristote à Chartres (statuaire)

Malheur à toi permanent syndical de peu ! (tu ne sers qu'aux fiches policières)