Presse, par Patrice C.

Victimes pour la liberté
 
 
Bien sûr, c'est un métier à risques. Oui, l'exercice qui permet la pratique de la liberté n'est pas gratuit. Celle-ci vaut-elle qu'on lui donne sa vie ? Il n'a jamais été question pour les journalistes de mettre leur vie dans l'un des plateaux de la balance. Il y a des limites que des gens censés ne franchissent pas. Il ne faut pas confondre le journalisme, la liberté et le messianisme.

Non, les journalistes ne pratiquent pas une mission divine, juste celle d'informer qui est l'essence même du savoir donc de la liberté. A ce titre ils sont en première ligne dans un monde de plus en plus sans foie ni loi, si ce n'est celle du profit. C'est donc en toute conscience et sans pour cela se comporter en militants que les journalistes font leur métier qui est d'être profitable à tous.

Evidemment cela peut déranger. A commencer par des gens proches de nous qui n'en ont aucune notion, et qui n'ont même pas la conscience du service rendu. A plus forte raison pour ceux qui se croient détenteurs d'un quelconque pouvoir ou qui ont déifié une quelconque croyance aussi abstraite que leur propre existence. Pour ceux-là, rien n'existe que le néant de leur existence, de leur vie. C'est la main tendue que les journalistes s'adressent d'abord à ceux-là en leur apportant l'ouverture d'esprit, la largesse du savoir quotidien. Un vœu pieux peut-être.

Face aux détenteurs de la violence comme mode de vie, c'est toute une éducation qu'il faudrait faire. Car le terrain est vierge chez ces gens-là. C'est justement l'une des vertus de la presse : éduquer. On réalise l'impuissance de la mission dans des conditions qui sont toujours extrêmes, que ce soit au coin de la rue ou sur des terrains éprouvés.

La démocratie, cette belle inconnue de certains, la liberté, cette belle désirable et tellement galvaudée… Que sont devenues ces sentiments, ces idées, dans des contextes bousculés ? Elles restent pourtant les valeurs indirectement défendues et représentées par la presse. Y laisser sa vie, sans consentement préalable, cela peut être le prix à payer pour celles et ceux qui y croient.

Le journalisme, cela n'est peut-être pas qu'un métier…
 
Patrice C.
 
 

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