2014 vs. 1918, par Patrice C.


2014 vs. 1918, eh bien la guerre !

 
Je trouve très étonnant que le 11 novembre on commémore la fin de la Première Guerre mondiale, ce qui est tout à fait normal, alors qu'en même temps on lance les préparatifs pour commémorer l'entrée dans la même guerre avec des festivités prévues pour 2014.

Adosser une entrée en guerre (et quelle !) à son armistice, c'est un raccourci qui fait abstraction de l'entre deux et fait prendre des vessies pour des lanternes.

14, c'est la guerre, 18, c'est la paix. Donc 2014 sera la commémoration de l'entrée en guerre. Soit recueillement, respect et tristesse avant l'orage. On ne prévoit pas, quand on est en politique, une année de tristesse à ses mandants, sauf masochisme avéré. Cette pseudo commémoration sera donc festive dans le respect…

2014, Fête de la guerre… tel est le ressenti. Surtout par opposition à 1918, fin de ladite guerre, ce qui devrait logiquement reporter les commémorations à 2018.

A-t-on jamais vu fêter un départ à la guerre quand on sait, avec le recul, ce qu'elle fut ? La simple promenade que devait être 1914 s'est en fait terminée par le pire carnage jamais vu et une déroute de quelques cent kilomètres pour rejoindre la Marne et ordre de s'y faire hara-kiri si nécessaire.

La politique, une fois de plus, est bien évidemment à l'origine de cette confusion et de l'Histoire et des bons sentiments. Rien de mieux pour se "refaire", comme on dit au poker, que de trouver quelque chose pour faire pleurer dans les chaumières et en même temps redorer son blason d'homme politique inefficace par ailleurs. Les guerres, on en fait, on en parle et on s'en sert ! Le son du clairon, quand il n'est pas mortuaire, se veut gaillard !

Ce ne sera donc pas "Aux morts !", mais "A la fête !" avec l'entrain que l'on met à y aller avant d'en revenir dépité. Pour ceux qui en reviennent… Au moins là, on peut participer sans risques de lendemains qui déchantent et les occasions de festoyer étant ce quelles sont… faut en profiter, et pendant ce temps-là : oublier le quotidien qui lui aujourd'hui est mortifère.

La passion existe toujours, elle est dans la nature humaine, alors, allons la chercher là où elle se trouve et montons-la en mayonnaise nationale !

Les pauvres Poilus ne seront plus là, ni en 2014, donc encore moins en 2018, pour se réjouir de pouvoir offrir à la France une bonne occasion de se distraire avec leur sacrifice. Qu'à cela ne tienne : l'occase est bonne pour les vivants ! Profitons-en !

Ce n'est certes pas dans le quotidien que les Français trouveront de quoi se réjouir et la confiance qu'ils ont pu placer dans leurs représentants s'étiolant à la vitesse d'un obus, on leur concocte du sur mesure, à la demande ! Ça, on sait faire !

Patrice C.

 

 

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