Fusillés de 14-18, par Patrice C.


Fusillés de 1914-1918

 
740 fusillés et seuls 40 réhabilités. Les chiffres n'ont pas besoin d'être suspects pour être terribles.

Enlisés dans une guerre où, une fois de plus, nous n'avions rien à faire, l'aide due aux amis ayant des limites, surtout s'agissant d’agresseurs qui et compte tenu de l'époque n'avaient rien de terroristes. On reparlera d'une autre façon de la Seconde Guerre mondiale menée par des fanatiques.

La pression du début du conflit, auquelle la France n'était pas plus préparée que pour la suivante, a amené les décideurs militaires essentiellement à faire preuve de leur valeur, croyaient-ils, dans la conduite d'une guerre et des hommes qui n'ont pas tardé à se demander ce qu'ils venaient faire là. Des séries de 30.000 morts, telle que celle décidée par Nivelle, se sont multipliées allant à l'encontre même du bon sens le plus élémentaire, tout cela parce qu’être militaire "c'est ça !" et que les malheureux civils transportés sur place ont vite compris que tout cela ne valait pas la peine et que la patrie n'avait pas de réelle raison de se sentir en danger.

Le militaire ne conçoit, en général, le civil que comme de la bleusaille qui ne mérite pas de venir au combat sauf à y mourir et à y mourir dans les règles militaires. Les poncifs, encore aujourd'hui, ont la vie dure : "Marche ou crève" et "On se tait !" ont toujours eu valeur exclusive d'explication.

"Réfléchir, c'est déjà désobéir !" Le langage fleuri des armées, à défaut d'être avéré efficace, sert de vade-mecum, surtout en période grave où les teneurs de "savoir" se la jouent brutale pour impressionner le petit nouveau, quitte à l'envoyer à la mort. Ce qui se passe au front justifie les décisions de l'arrière. Les conséquences ? Quelles conséquences ?

Aujourd'hui, Hollande reprend les patins laissés par Jospin. A défaut de faire son mea culpa et de supporter une part des responsabilités prises par ses prédécesseurs, il va faire dans la dentelle et prudemment ménager les susceptibilités, et en même temps peut-être profiter d’une petite lucarne qui donne sur la gloire. Etroite fenêtre de tir, mais à l'heure actuelle, tout est bon, mon colon ! Imposer aux Invalides un espace réservé aux fusillés de 14-18, ça va faire grincer dans les casemates des officiers. "C'est le bordel, mon colonel !" L'épisode, caché et ignoré de mauvaise foi depuis cent ans, rebondit et on n'a pas le choix que de l'accepter. "Aller vous faire respecter après ça !", ne vont-ils pas manquer de faire remarquer.

La prise de conscience et la découverte de tels faits par les plus jeunes risque effectivement de remuer pas mal de questions. Il nous faudra certainement attendre encore longtemps pour qu'on lève le voile impudique posé sur la guerre d'Algérie, hypocritement appelée "Les événements", mais on a le temps… Celle de 14 n’était-elle pas déjà la Der des ders ?


Patrice C.

 

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