Viens ma Cocoe (dialogue sur l'UMP & la politique)

Viens donc, ma Cocoe...

(dialogue de journalistes sur l’info)




Samedi 18 novembre.

Salut l'ami,

 — Nous vivons un week-end haut en couleurs fades, en faux-semblants, en tromperies, en illusion dialectique et sémantique, bizarrement (?) de droite...

Sommes-nous dorénavant condamnés à vivre des périodes entières marquées d'abord par une prédominance politique ? Doit-on vivre sous le diktat imposé par des manipulateurs d'opinion et d'audience ? Doit-on s'attendre chaque matin à devoir subir la logorrhée intestinale d'un parti politique ou sociétal ? Cette diarrhée dont les médias font leurs choux gras (il suffit de voir l'air satisfait de Poujadas) doit-elle devenir notre seul horizon informatif ? On peut le craindre.

Aujourd'hui 18 novembre 2012, nous sommes donc confrontés en tout et pour tout à deux débats identiques sur le fond : les cathos réacs sont dans la rue contre le mariage homosexuel et l'UMP nous inflige une élection interne qui ne regarde qu'eux.

Pour les premiers, nous avons assisté hier samedi, sur une chaîne télé d'information continue, à une "explication", c’est-à-dire que l'on a "offert" du temps d'antenne gratuit à un parti, par l'un de ses représentants, du bien fondé de sa protestation par opposition à d'autres qui manifestent, aujourd'hui dimanche, et qui seraient leur appendice extrême, donc encore plus réactionnaire. On joue à "plus réac que moi, tu meurs !" Les Kto sont donc divisés sur le même sujet mais y sont pareillement opposés. Les uns, il faut croire, étant plus démonstratifs que les autres. Fermer le ban ! Résultat, nous aurons droit à deux injections médiatiques de pseudo information sur les difficultés que rencontrent les mêmes communautaristes à se mettre d'accord. Pour le moment, il y a visiblement le fond et la forme. Après les sweet-shirts roses de samedi, que nous réserve le deuxième groupe au niveau esthétique ? Comme on dit maintenant à la télévision : "T'embêtes pas, coco, ça fait de l'image".

Le second groupe qui se veut tout aussi présent que les premiers, nous joue la même partition "Plus réac que moi, tu meurs !". S'agissant d'un parti politique qui revendique 300.000 adhérents on se retrouve donc là aussi en plein communautarisme : nous et les "autres". Là aussi, il s'agit d'un deux en un, les sweet-shirts roses en moins. Plutôt costards noirs... Il s'agit en fait d'un sujet, auquel ceux qui ne font pas partie des 300..000 sont complètement étrangers, que l'on positionne comme "essentiel" dans la hiérarchie de l'information. Tu es concerné, toi ? Non, moi non plus... mais on subit. Nouvelle montée d'adrénaline pour un Poujadas tout vibrionnant ! Même schéma : il y les premiers qui disent que les seconds sont plus réacs, pardon conservateurs, que nous. Cela pourrait expliquer pourquoi un si fort parti politique a perdu la dernière présidentielle. En fait, ils y sont encore ! Ils ont la digestion longue. En attendant, c'est nous qui partageons le repas, contre notre gré, les médias nous imposant le menu.

Tout au plus risquons-nous de mettre les pieds dans ce genre de fèces !
 P.


 Salut l'ami.
En effet. Quoique avec mes lectures intenses, je n'ai pas eu le temps d'allumer mon ordinateur. Et puis hier, quel spectacle. Je regarde BFM vers 23h45 et j'observe les deux présidents déclares. Jumelé avec le Parti communiste chinois, l'UMP a bien appris ses leçons. Les médias intoxiquent les masses et les politiques amusent la galerie humaine. Quel bonheur. Restent les comiques professionnels qui vont perdre leurs jobs si ça continue.
Le bonheur est au parlement : indemnités bien riches, bureau gentil, assistant-e pour la gâterie câline si besoin, cantine irréprochable. Le foisonnement annihilateur de tout cela aurait des avantages… on appelle cela démocratie représentative.
Me voici en route pour 7 heures d'instructions. Avec mon nouveau bréviaire politique : remercier Fillon et Copé pour les sketchs après un Hollande show de la gauche bêlante anesthésiante.
A toi la bonne journée, O.

Ps : je ne pensais pas en mai qu'on rigolerait autant des clowns de la démocratie libérale.


Lundi 19 novembre.

Ils sont et restent inénarrables ! Copé le clown pourri... "J'ai gagné", sans respecter les statuts ni la démocratie élémentaire... Quelle misère ! Je m'en serais douté de la part de Copé, mais là, il pulvérise ! Il lui reste juste à dire : "Allez, tous au FN !". Le plus dur sera pour lui (mais il ne pense qu'à lui) de négocier avec la Marine... mais ses supporters ne l'attendront pas.
Effectivement, gauche ou droite et je ne parle pas des intermédiaires (UDI...), quel spectacle pitoyable ! Il faut relire les écrits politiques de Victor Hugo pour voir comment cela se passait à la Chambre... Autre temps, autre niveau... Vous avez dit : "République bananière ?"

Bon courage mon vieux. Il faudra que tu me dises quand tu as 5 mn, que je passe te voir et qu'on aille au Mc Do !
 P.


Salut l'ami,
Il paraît qu'a l'UMP, ils ont tranché. Ca en devenait pathologique.
Clairement, on voit que le populisme beauf, raciste et bas du front prend de l'ampleur.
Les cinglés sont au commande partout, mais nous sommes les fous de ne pas croire à leur "démocratique" et "libérale" forfaiture sur l'esprit. On ne peut sortir de la chienlit droitière (j'englobe le PS).
Ils s'accommodent de tout, de la misère, de la corruption des leurs, de leur incapacité à mener la crise... Ils n'ont aucune souveraineté politique mais tiennent les rênes sans que les gens s'insurgent.
Qu'est ce qui fait que l'apathie, la résignation ou la mort lente dans les syndicats fatigués ainsi dominent et servent la survie de cours politique de notre pays ?
Telle est mon inaptitude à comprendre la situation.
Comme un mao des années 70, je les mets tous dans le même réduit nauséabond.
O.


Oui, nous sommes au bout du bout et cependant c'est ce que veulent les Français et pas seulement les militants de l'UMP. L'élection de Hollande n'est qu'un épiphénomène de la chose politique, presque une anecdote.
La droite revancharde, catho, obtuse, bornée reprend du poil de la bête immonde dont elle est issue. Violent retour sur un gué politique trop tranquille pour durer. Un faisceau d'éléments ne dément pas un désir d'extrême droitisation. L'UMP aujourd'hui, c'est juste la gauche du FN. A voir la façon pitoyable dont Fillon s'est fait évincé par les hussards, les cosaques de Copé, on comprend mieux où nous en sommes, encore que nous, nous n'en n'ayons rien à battre... Tu as raison, le reste de la "résistance" (syndicats, etc.) est à l'image de Fillon : lessivée ! La France pétainiste, celle des ligues des années 30 est de retour avec tout l'attirail anti progrès social, anti culture, anti liberté à tout va, anti fierté nationale démocratique.

On finira par avoir Marine à Matignon, sauf s'ils verrouillent l'Assemblée et se comportent vraiment en despotes. Auquel cas, ce sera terre brûlée et table rase de l'identité de 89. La semaine sanglante a laissé sa progéniture se développer dans l'indifférence ? Eh bien il va falloir l'assumer une deuxième fois, peut-être en attendant la grande épuration façon Saint-Pie X !
 P.


Jeudi 25 novembre.

Alors là, l'ami, ils nous auront tout fait.
J'étais hier en bibliothèque, penché sur un bien dur article à lire quand j'ai reçu l'information fillonnesque subtile.
Le psychodrame à l'UMP et les auto-gaffes de Hollande nous montrent des amateurs dangereux.
Et pendant ce temps, Borloo et son appendice ramasse-tout comme Marine et son Front engrangent les passes à bas prix.
Les années 2010 n'auront jamais autant ressemblées à nos années 30.
Le vrai drame, dans tout ce capharnaüm est une France déboussolée. Pendant ce temps, on l'apprenait un peu à la hâte, la Catalogne a des envies de scissions du royaume d'Espagne. Loin de l'anecdote, la victoire ou non des indépendantistes catalans en dit long sur l'éclatement des "nations" européennes, ce qui, somme toute, est logique dans l'esprit de l'Europe mercantile. Je suis région, je suis riche à côté de mes voisines et contribue à l'impôt étatique, alors je songe à scissionner pour construire l'Euroland entr'aperçu dans les projets lointains de l'ex Jacques Delors de regrouper des régions ensemble plutôt que des Etats.
L'autre soir, j'ai tenu à regarder Besancenot chez Ruquier de la télé. Finissant bon gré mal gré "L'extrême-gauche plurielle" de P. Raynaud, j'avais l'idée de suivre le langage du postier des jeunes révolutionnaires des beaux quartiers. Je ne fus pas déçu. Fernandel n'aurait pas fait mieux. Pourtant, il y a longtemps que je n'ai point vu les Don Camillo.
Bref, tout cela pour dire que le brouillard fatal s'abat sur les campagnes dans un paysage politique risible.
Je me trouve ce jour à deux kilomètres de l'endroit où Napoléon alla à la rencontre de Pie VII, le 25 novembre 1804.
Qui croyait prendre fut pris. L'Empereur monte un piège pour abaisser Pie VII (le premier, feignant une partie de chasse, oblige le second à mettre pied à terre dans une flaque pour le saluer), lequel se fait enfermer des semaines dans une aile du château de Fontainebleau quand, au final, c'est la papauté qui emporte le morceau par des concessions judicieuses. Momentanément, l'Empereur a la haute main sur la nomination des évêques, pour l'anecdote. Fille aînée de l'Eglise, nos dirigeants continuent de se soumettre devant le Vatican. Sarko a été chanoine de Latran, Mitterrand l'agnostique bénéficie d'une messe à la Cathédrale Notre-Dame, etc., etc., et l'on s'étonnera que nos valets républicains soient aux ordres des puissances financières des prélats.
Le monde des voyous de Copé, je le connais bien. Du nord au sud, la Seine & Marne est envahie d'élus affidés à Copé. Tiens, j'apprends que la ville de Nemours, petite bourgade ni moche ni jolie avec son désormais désert industriel, a installé 13 caméras dans la ville. Même Fontainebleau ne le fait pas. Du local au national, ce sont des cinglés sécuritaires. Les mettre à mal sera difficile. Orwell aurait mal dormi de voir qu'il était loin de la réalité d'aujourd'hui. Rien ne se résoudra sans la guerre.

Sur ces mots du jeudi, seul jour paisible de ma présente semaine, je te salue avant de bosser un peu.
O.


Plus sommairement, Audiard a eu la phrase célèbre désormais et qui fonctionne toujours : "Les cons se permettent tout, c'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnaît." Je ne vois pas mieux pour le moment...
P.

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