En finir avec la domination, les illusions et l'espérance


Que la joie demeure.

 
Que ne dirait-on pas si nous étions davantage sur la place publique ? Cassandre, rabat-joie, honteux… Depuis des mois, comme d’autres ailleurs, nous vous informons de nos intuitions fondées sur des lectures attentives, des observations menées aussi scrupuleusement que n’importe lequel de nos politologues, sans que cela coûte un seul euro en sondes et appels à vos domiciles à l’heure de vos succions cathodiques.

L’ère des batailles dérangées surgit. Des fenêtres de tir s’allument dans presque tous les foyers. Des heurts majuscules sont minutieusement étouffés par un semblant d’opérations de déminage retranscrites par les localiers de la presse aux petits doigts fourrés dans les narines.

Le grand chaos a commencé. Des quidams en nombre sont déjà réduits à l’état de cadavres inconscients de l’être. Juste une question de sursis au cours du spectacle marchand qu’on vous fait avaler dans la panse par l’entonnoir médiatique.

Y-aurait-il un philosophe du coup de marteau par ici ? Sûrement, mais il n’est pas plus écouté que les prêtres, poètes et garçons coiffeurs. La raison ?
-Il faut faire du buzz.
-Du quoi ?
-Du buzz, camarade, ce jeu informe de la communication qui suppose qu’on alimente le flot insignifiant d’une information rapide, caricaturale… et qu’elle surnage un instant pour s’évanouir dans les vomis journaliers de la désinformation contenue dans la surproduction de fausses nouvelles.

La mort s’accélère dans les dévotions que chacun d’entre nous portons sur les prières du journal télévisé. Poujadas n’est pourtant pas Donissan. BFM n’est pas L’Aurore et TF1 n’est pas Le réveil du Berry. Il faut casser les télévisions avec des crânes… comme les Normands durant les conquêtes du IXe siècle.

Ces ardents guerriers du grand Nord nous apportaient la culture la plus cérémonieuse et suivie à la lettre qui n’ait jamais cessé de conduire toute politique active dans le futur royaume de France puis sa gueuse : la puissance, la domination et la volonté de puissance forgée sur les peurs ancestrales des dominants, lesquels cherchent à cacher leur peur de la castration qu’ils apaisent dans les honneurs dérisoires et autres rubans rouges au veston. Leurs honneurs sont poisseux parce que démonstratifs en ceci justement qu’ils fuient le sens de l’Honneur, le respect d’une morale trop humainement insurmontable.

Les ridicules manœuvriers de nos destinées collectives formés par les personnels politiques détestent l’Honneur et la morale naturelle. A tel point qu’ils prirent renfort de causes illusoires inventées sur des contrats fictifs et dont ils obligent la populace à se pourlécher et à respecter quand eux-mêmes en font fi du matin au soir. Ils sont les grands drogués du tournis de leurs propres tourments de castrés. Ils ont peur, si peur qu’ils veulent à vile prix dominer un fief, une commune, un canton, une circonscription, un Etat, une classe, un atelier, un bateau-mouche, marcher sur la tête des autres… Pour le besoin de la cause de leur pauvre nature, ils lèvent des idées, des pensées théoriques, des religions, des sectes, des schèmes utiles à remplir leur illusion de domination. Les élus par fiction démocrate votent pour le langage de la soumission de tous.

Nonobstant, la pire des incuries humaines est l’espérance portée aux nues des fondements sociaux, davantage encore dès qu’elle fut sécularisée dans des idéalisations politiques de tous les poils des barbons philosophes, ces énergumènes cultivant l’esprit de sérieux plutôt qu’une raie propre sur le côté. L’espérance fut le message du Christ. Des générations ultérieures recherchèrent les moyens privilégiés pour enduire les gouvernés de glue dans des règles émises par leurs seuls maîtres, les gouvernants. Et surtout les prémisses de leurs positions de gouvernants idoines, cette disposition de l’esprit qui consiste à vouloir tout écraser autour de soi, à n’épouser que sa propre cause, quitte à se faire valoir du col par des monstrations de bonnes causes et généreuses idées, ce qui renferme l’aliénation supérieure, la déchéance la plus scatologique qui soit pour de la pensée politique.

La liberté authentique est ruine de l’espérance. Nulle trace ici de critique envers l’espoir. L’espoir se fonde sur des concrétions de volontés de l’exister quand l’espérance sert à modeler des vies minables sur l’autel des dévotions -présentes- portées sur ces infirmes qui disposent d’un semblant de pouvoir réel ou symbolique sur autrui.

Les personnels politiques ont compris qu’il leur fallait créer des normes à leurs mains et des institutions transcendant leurs propres pouvoirs afin de les transmettre. L’avidité est une seconde nature chez le représentant. Et c’est pourquoi ces héros euromaniaques ont boursouflé leurs egos jusqu’à saper la paix en détournant les principes d’humanité dans le besoin de représenter autrui au nom de leur supposée supériorité. Certes, m’affirmerez-vous, la représentation est nécessaire puisque toutes les institutions humaines ont toujours été fondées sur ce principe. Je vous réponds d’un mot : oui, mais à la seule condition qu’elle soit à son tour érigée sur un mandat impératif et tournant, accordant une délibération générale et même inefficace s’il le faut. A défaut, que les infirmes périssent dans les poussières de l’histoire de leurs rapports étiologiques entre eux de songer, ne serait-ce qu’un instant, nous gouverner depuis des lustres ternes.

L’homme libre poussera donc sa liberté jusqu’à se confondre avec l’ascète si la situation l’exige. L’homme libre s’étonnera toujours des fausses joies de la vie publique, des illusions mises en avant dans les organes les plus serviles que nous connaissons parmi les élus Français de concert avec les saltimbanques. Il se méfiera comme la peste de ceux qui présentent à longueur de leur temps des idées humanitaires, altruistes ou salvatrices pour le commun des mortels. L’expérience nous enseigne en effet que ces obligés de l’autre sont en fait ceux qui attendent en retour la domination la plus subtile, la plus suprême : celle des âmes avec les corps. Enfin, aussitôt qu’on l’enjoindra de forcer la nature de sa liberté dans des fêtes obligatoires, étatisées ou sponsorisées, l’homme libre ne se méfiera plus mais sortira ses griffes. Car, il va sans dire que la fête sert la religion de l’espérance pour confirmer la domination d’une poignée d’infirmes sur une masse d’esclaves endormis par la générosité –la charité- en bandoulière des maîtres. Philippe Muray l’a décrit, l’homo festivus est l’esclave moderne de sa faconde à se nier lui-même, nier autrui et renier son propre être en putatif devenir.

L’homme libre développera sa force intérieure contre lui-même pour psalmodier toute tactique qui permettra, tôt ou tard, de forger les armes d’une vaste résistance contre cette période de détournement général de l’humanité en une prairie de ruminants regardant passer les ministres aux paroles onctueuses vous promettant d’« espérer en un avenir meilleur pour vous et vos enfants ». Avec ces infirmes aux portes de nos âmes, il n’y aura jamais d’avenir meilleur possible.

La période de quatrième repartage du monde commencée au matin des années 1990 prépare la grande guerre. N’espère pas y échapper, cher lecteur. La situation le démontre sans qu’il nous soit utile de rappeler plus que l’ex-Yougoslavie, l’Ukraine, la Tchétchénie, Israël et plusieurs conflits africains. Il n’est pas non plus nécessaire d’évoquer le champ de bataille économique et financier international, puisque, cher lecteur, tu vois ta mère, ton frère ou ton voisin privé de son emploi, jeté à la rue, humilié par son patron qui finira lui-même suicidé social sur ses propres fonds libéraux adorés.

A l’échelle de l’histoire et de la guerre totale que vous laissez venir, Valls II est une douceur pour les grandes allongées de la presse, adeptes du chloral dans l’encre de leurs imprimantes. N’y vois pas cruauté de pythie serpentine, cher lecteur, n’espère qu’en toi… ou rien. Deviens le combattant de ta propre cause avec d’autres si tu peux les trouver. N’espère qu’en ta propre volonté sans cesse remise sur le billot du boucher qui lacère nerfs altérés, veines et artères emplies de graisse. Et sache découper en tranches toutes les postures diurnes.

Homme libre, frère de la côte et de l’ombre armée, n’espère qu’en ton dénuement le plus complet et en ta volonté qui t’ôte toutes les illusions de l’espérance. La joie demeure la délivrance de toutes les peaux mortes de la domination politique. La domination est la pire des détraquées parmi les défauts humains.

LSR

 

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