Le courage de résister aux partis spectaculaires


Résistance en liesse ?

Finalement, le jeu institutionnel des partis politiques est voué au drame permanent pour alimenter le spectacle analgésique des Français. Les acteurs, chanteurs des chœurs et soubrettes passent d’un rôle à l’autre, d’un héros à l’autre dans les organisations partisanes.

Parmi les frondeurs du Parti socialiste, on trouve de tout, comme chez Manufrance : des armes de chasse, des vestons rembourrés, des outils de bricolage et des leurres en plastique. Ses meilleurs acteurs ne désirent pas du sieur Montebourg comme « leader » de leur primesautière sauterie de rebellocrates –ces assoiffés du pouvoir des assis font le buzz transitoire. Et ils le font savoir. Ah, la recherche du leader… l’éternel contentement du besoin de soumission des petites gens.

Les porte-paroles des « insoumis vent debout » devant la presse, à les observer au microscope, ont des parcours étonnants. L’un, plus particulièrement, nous a sauté à l’oeil. Il a été un admirateur sans faille de Strauss-Kahn, soutenant ses actions, pensées et son retour politique après avoir commencé un temps, et comme de bien entendu, sa carrière dans l’aile chevènementiste de gauche. Nous l’avions déjà écrit par bricole interposée ici, les plus performants des carriéristes du PS commencent toujours dans l’aile gauche pour se faire voir, et finissent on ne le sait que trop à vouloir embrasser tous les titres possibles pour exister dans la médiocrité de leur vie. Au moins Manuel Valls a le mérite de la clarté sur sa ligne et continuité dans son parcours idéologique. Autant donc vous l’avouer sans ambages, parler de fronde chez les socialistes n’est qu’une escroquerie intellectuelle construite au printemps sur le sommier conjugal de la presse et son politic people.

Pas plus qu’au printemps lors de la constitution du gouvernement Valls I qu’aujourd’hui, le scénario semble évoluer. La production est Allemande, l’éclairagiste est trempé. Les rôles secondaires sont de faux premiers rôles et les scènes de foule, avec le peuple dans le brouillard, n’intéressent guère l’éclairagiste Hollande et son perchiste Valls. Seule la production compte pour le téléfilm à quatre Reich-euros proposé à une multitude hébétée. A croire que Montebourg prenait trop la lumière et, parce qu’il préparait dans l’ombre son départ scénarisé, il fallait le tuer dans un changement de style sur pellicule.

Vous le verrez cependant sur vos écrans assez vite, les frondeurs, au « nom de l’unité du parti » et de la puissance adverse incarnée notamment par le FN, reviendront vite « à la raison », comme on le dit d’un petit garçon tirant la langue aux passants depuis le bus.

-Cou-couche, frondeur, ma pâtée est trop bonne pour toi, ce s’rait moche de la perdre pour si peu de croquettes divergentes ! Ce sera ainsi le « bon sens » des parlementaires qu’Hollande et Valls attendent des ridicules vassaux. Et il viendra. Comme un seul homme, tous iront à la bataille électorale les plumes d’autruche aux fusils et les cartouches dans l’arrière-train. Ça, c’est la politique partisane. Ça, c’est l’ordre des choses du jeu institutionnel dans lequel tout militant fonde son espérance première : la recherche d’un ennemi pour exister, se tenir les coudes pour en profiter, en croquer -au début seulement, car après on s’écorche les genoux et le bout des muqueuses pour glaner un poste, une mission, un siège.

Tant que la politique instituée sera prise en charge par des nains intellectuels et infirmes humainement, nul espoir de voir briller autre chose que paillettes, discordes feintes et rabibochages en direct pour dompter les foules ahuries devant le show spectaculaire permanent.

Comme on le dit chez nous à la campagne, il faut amuser la galerie pour faire oublier aux pauvres leurs capacités de nuisance supposées. Las, lesdits pauvres ne reconnaissent plus le sens de la liberté résistante, cette haleine rafraîchissante surgie de l’ombre où, soudés, des hommes et femmes combattaient avec leurs faibles moyens contre un envahissement hégémonique. La liberté personnelle ajoutée à la délibération collective, unie pour prendre sens dans l’histoire, est la condition première des résistances. Pour cela, il faut vivre depuis toujours et s’être formé par une rébellion authentique forgée dans les fers d’une vie désaliénée (du moins qui se construit pour par l’étude consciencieuse). En période de forte consommation de drogues cathodiques et de divertissements alloués au bon peuple, nous n’avons aucune raison de penser que la situation changera. Elle empirera même plutôt.

Vous méritez votre situation, Français, qu’on vous dit.
Vous méritez les élus que vous avez porté haut dans la place forte… au détriment de vous-mêmes. Vous êtes de parfaits larbins du poker menteur partisan -et partidaire- après avoir appris par cœur la langue de votre propre soumission. C'est à vous de démissionner, de prendre le large, de vous départir en entier de vos liens consentis si vous en avez enfin le courage.

LSR

 

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