L'empire consommateur par le "coeur"


Les emplettes du cœur.

 

Ayez du cœur !

Nous en avons tous. Cela va de soi…

Tout « porte au cœur » de nos jours. L’attrait de notre époque pour inciter à consommer passe par l’achat « de cœur », « en coup de cœur », etc. Les bonnes pensées sont convoquées à notre consommation effrénée dans tous les recoins de la communication incitative que l’on retrouve dans les mass media, les livres et la rue sous toutes les formes possibles, sous tous les critères.

De toute façon, toute communication a pour vocation l’incitation : voter pour, acheter, suivre tel chemin, sens interdit ici, sens à double sens là…

La consommation est passée d’un art de vivre d’une élite culturelle et économique, notamment dans les prestigieux magasins des grands boulevards (les scènes du Bon marché sont connues chez Maupassant, Zola), à une nécessité d’écouler un accroissement de surproduction d’objets utiles et plus encore d’objets futiles et inutiles dès l’avènement de la massification de la consommation érigée en dogme à la fin du XIXe siècle. Acheter une marchandise ne relevait dès lors plus seulement de la satisfaction des besoins élémentaires des individus mais devait aussi satisfaire l’offre pléthorique des entrepreneurs décousue d’abord, scientifiquement calculée par la suite.

La vinasse de Brad Pitt & Angelina sa compagne
en supermarché
Tous les registres sensitifs sont mis à contribution pour pousser à la création de richesses cumulées : création infinie de produits, souvent des gadgets, message pour confiner à l’indispensable (pour un retour de la vivacité des couleurs du linge), appel à l’émotion (des femmes dénudées pour vanter un parfum, un fromage), stimulation d’un choix qui proviendrait des enfants (ce sont eux qui choisiraient l’automobile familiale). En ce moment, de simples élastiques de couleur que l’on tisse atteignent le summum de la distraction estivale des enfants et sont portés joyeusement par les adultes, par un besoin de colorer un triste climat.

En période de crise économique et sociale, les tempéraments changent chez les consommateurs. Achat compulsif, achat pour paraître, achat au contraire réduit, les as du marketing et de la com’ ont inventé un criterium aussi vieux que le monde : la convoitise transformée en bon sentiment. Aujourd’hui, acheter un appareil électronique et ménager entraîne une « éco-participation », acheter un produit de vaisselle est inspiré par un voyage par les senteurs et ses prétendues vigueurs écologiques. Est entrée bien entendu les produits estampillés « du monde », « citoyens », « artisans » d’ailleurs, « respectueux de l’environnement », « traditionnels », "commerce éthique", "usine de production éthique", et ainsi de suite.

Acquérir de tels produits a un coût. Généralement supérieur au coût des produits basiques.

Nous sommes tous des repris de l’Empire de la bienfaisance, du cœur placé dans tous ce qui est censé dicter nos bonheur, bien-être et art de notre nature consommatrice éthique (sic).


LSR

 

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