la République est morte


Drôle de climat, des libertaires-libertariens au pouvoir !

 
On pourra gloser tant et tant à l’infini, rien n’échappe pourtant aujourd’hui au constat froid, au trait clinique et en milieu stérile d’une République qui n’en finit pas, systémiquement, de mourir.

Le quinquennat de Monsieur Sarkozy a abimé la République -durablement abimé, devrait-on ajouter. La presque moitié du quinquennat du grand trempé de France, Monsieur Hollande, achève de tuer ce qui restait il y a peu de temps encore de cette sorte de façade de République. Restent les symboles, les couleurs et les odeurs de ses principes. Pour les peccadilles, les institutions s’étiolent et les pratiques politiques endolorissent jusqu'à la démocratie formelle. On ne leur en veut pas à ces deux pauvres messieurs ; nos deux présidents incarnent bellement notre époque. Une époque où la Gueuse n’a jamais aussi bien portée son nom d’avoir ainsi laissé percer sur la scène politique deux impasses constitutives de son essence dégénérée : le césarisme démocratique.

Cette semaine, point d’orgue, la rentrée des classes politiques a été tonique pour l’exécutif. Pour un jeu de miroir tour à tour mené sur des postures de gauche, de préservation de l’unité avec la politique allemande, d’autorité, de cheftaine et de direction managériale, la rentrée a démontré les immenses failles de la République qui, bien qu’elle possède encore une constitution suffisamment solide pour entériner l’illusion de cohérence de la gestion des institutions, révèle une fois encore le caractère personnel de l’exercice du pouvoir par un clan, un parti, un groupe soudé pour cogérer crises et affairisme pas forcément au bénéfice de la collectivité.

Monsieur Montebourg aidé de son collègue Hamon affichent des divergences sur la politique de l’offre et les voici pulvérisés en un tour de main par un Monsieur Valls aussi excité -il sait rester discret sur ce point-, à l’instar de son génie modélisé Monsieur Sarkozy. S’ensuit un remaniement soi-disant voulu par le grand trempé assez peu désemparé face à la situation. On a parlé, depuis lundi, d’autorité et respect nécessaire d’une ligne cohérente dans la politique gouvernementale. Nous y voyons nous bel et bien un aveu de faiblesse –incapacité à nourrir un débat interne- manifeste et un absolutisme du fait du prince plutôt en place à Matignon qu’à l’Elysée. Certes, François Hollande, sous des dehors patenôtres, enjôleurs et blagueurs, ressemblant davantage à Gribouille au pouvoir qu’à un chef, n’en est pas moins très viril, martial et adepte de la décapitation permanente dans la gestion de ses troupes. Ainsi, si le premier hôte de Matignon gouvernait comme on administre une ville moyenne, lui, président, préside l’Etat tel le premier secrétaire du PS qu’il est resté. Quel dommage !, il paraît qu’il eût pu devenir à la cour des comptes un grand commis de l’Etat et, là, présentement, ce fossoyeur de la République entrera dans l’histoire pour avoir boucané et amaigri quelques principes fondamentaux par ses propres pratiques.

Nous n’avons pas manqué de remarquer, depuis 2012, que nous avions d’aimables amateurs de politique pourvus d’un vague projet d’accompagnement de la crise, voire d’en réduire un peu ses effets dévastateurs. Puis, depuis cet hiver la vente privée de notre pays à l’Allemagne a achevé de signer la fin de la souveraineté nationale et populaire de la France. Enfin, avec ce pitoyable sketch de lundi, nous affirmons disposer de culturistes amateurs exhibant de petits muscles libertariens en matière économiques et quelques artères graisseuses libertaires en matière culturelle -au sens large : culture institutionnelle, mœurs, lois sociales et générales et questions de société comme subterfuges à l’analyse concrète des situations.

A l’Ump et ses satellites Udi et consorts, on n’en revient pas : c’est le couple Hollande-Valls qui entame ce qu’ils n’ont pas osé remettre en cause durant cinq années pourtant dédiées à la France forte. Parce qu’ils ne peuvent espérer reconquérir le pouvoir en 2017, et ils le supputent déjà dans le secret des alcôves, les socialistes libertariens se sont fixés une mission et une seule : ouvrir en grand les vannes des écoulements venus de l’extérieur, dévidage définitif des préceptes républicains, finances au contrôle de tout, surveillance policière généralisée, détricotage du code du travail à la Française, austérité et serrage généralisé des ceinturons de la population, etc., pour ne citer que les maux les plus évidents aux yeux des Français.

Oui, décidément, nous avons les gouvernants que nous méritons. Nous étions prévenus depuis très longtemps… bien fait pour nous ! Nous crèverons démonétisés, dénationalisés et plus appauvris de notre propre constitution d’êtres libéralisés. Ainsi va la liberté politique consentie sous François Hollande le libertaire : une boutade en République morte !


LSR

 

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