Des plaisirs de la nature des beaufs (épisode 2)


Des beaufs à l’étang du plaisir

(‘Les beaufs’ - épisode 2)

 

 
 
Quand il fait beau, les bords d’eau en plaine sont aussi prisés que les plages de notre si beau pays. Hélas, il va sans dire que les « zones humides protégées » ne sont jamais exsangues de salissures, pollutions et irrespects fonctionnels de la part de quelques beaufs aussi déplorables que s’ils vidangeaient leur automobile en forêt (cela se fait encore !).

 

Nul n’est à l’abri. Tous au lit pour se protéger de tout et tous !

Paisible lecteur en bord d’un étang, quelle ne fut pas ma surprise de voir débarquer des campeurs et baigneurs. Il va de soi que l’endroit est habituellement calme et d’une beauté surprenante, havre de paix pour les cygnes, canards, bernaches et poissons, promeneurs et pêcheurs. Le lieu est d’ailleurs géré par l’antenne locale de la fédération de pêche. Un panneau à l’entrée de la réserve annonce : « respectez le calme du lieu. Baignade interdite, zone dangereuse. Pêche nocturne interdite, campings et feux interdits » !

Une smala débarque. Je ne crains pas le pire. Lire Djian me détend et me sens humble et plein d'amour pour les amants de la belle nature.
 
Les voitures se garent. L’un s’occupe du feu, l’une hurle sur ses enfants. Les bouteilles s’ouvrent. L’un plante une tente. Puis une seconde. D’autres voitures arrivent. L’ambiance monte. L’un sort un gros poste de radio et le branche sur Fun radio, volume à fond. Je m’interroge, je tergiverse. Bien. Que faire ? Ils sont une quinzaine déjà…

Quinze minutes après, rebelote. Une autre smala arrive cette fois à deux camping-cars. Et là, les enfants crient, se jettent à l’eau de suite sous le regard ébloui des parents fiers de leurs petits nageurs franciliens et donnent des recommandations utiles : « n’oublie pas ton masque, laisse ton frère, viens m’aider pour le barbecue ».

Sur l’autre rive, je suis cerné. Fun radio est en joie. Musique déchaînée genre boîte de nuit, animateurs agités, cris… et maintenant RMC foot de l’autre côté.

L’alcool aidant la fête en pleine nature, l’un de la première smala pose une canne et s’emploie à pêcher. Stupeur : une bière à la main vidée d’un trait, il la jette à l’eau. D’autres suivront.

Les camping-caristes eux, incitent leurs 6 ou 8 enfants à faire des bombes à eau avec des sacs plastiques.

Je n’y tiens plus. Je pars, un brin désespéré. Mon amour pour mon prochain a du s'éclater au fond d'un trou d'eau.

 
Epilogue.
Revenu le lendemain par curiosité, je vois les effets d’une calme journée estivale. A la place du premier groupe de la veille, des ordures, des canettes de bière flottant sur l’étang, des mégots jaunes partout, des bouteilles vides sur le sol, des papiers gras, des mouchoirs. La smala campeuse est toujours là. Cette fois, c’est France-Bleu Auxerre à fond, trois tentes montées en plus des deux véhicules, des sacs en plastique à la surface de l’eau, des déchets sur un rayon de cent mètres au moins.

L’essentiel : jusqu’ici pas d’incendie, pas de noyé.

Je reste étourdi, totalement dépité. « L’homme est naturellement bon et solidaire de son prochain », lit-on dans certains programmes humanistes aussi vieux que la démocratie républicaine. Que nous reste-il à prêcher ? Rien, décidément rien…

LSR

 

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