Les bons produits de la ferme... quelle blague !


La dernière extase de la PAC.

Saint José de Bové-l’Européen l’a rêvé, les éleveurs et producteurs laitiers l’ont fait. Ces derniers jours, là où leurs forces syndicales d’exploitants agricoles sont importantes et structurées, les agriculteurs découvrent dans des camions des litres de lait pasteurisés en Allemagne, des lapins élevés en batterie en Chine, du persil polonais… tous ces bons produits du terroir sont (bien évidemment) estampillés « produits en France ». Quelle farce !

Les consommateurs de la riche Europe veulent des tomates rouges, calibrées et rondes comme des fesses de bébé. Ils veulent consommer frais et conformes à leurs canons de l’esthétique alimentaire. Quelle farce !

L’Europe agricole, la fumeuse PAC, (acronyme de Politique agricole commune) a depuis ses origines, en 1957 (elle figure dans le Traité de Rome), connu plus que des soubresauts. Véritablement mise en place à compter de 1962, la PAC est censée être le joyau, que dis-je, le modèle que le reste de la planète nous envie en matière de production agricole réglementée dans ce secteur économique communautaire-là. En effet, elle représente près de 40% du budget global de l’UE.

Les objectifs de la PAC étaient rondement clairs comme une courge de Taïwan made in France : nourrir une Europe continentale abattue par la Seconde guerre mondiale et promouvoir l’autosuffisance productive alimentaire de la jeune Communauté européenne. Quelle farce !

Ses moyens furent l’augmentation de la production agricole en disposant d’outils satisfaisants à la fois le revenu minimal des agriculteurs (les subventions, les aides, les packs techniques et de conseils agro et informatiques) pour contrecarrer l’exode rurale et la modernisation des outils de production des exploitations de plus en plus cernées par une technique innovante. L’idée était belle et généreuse. Pour les plus industrieux, surtout. Comique, non !?

Dès la fin des années 1960, la PAC a connu un succès incroyable : les rendements ont été améliorés, les plus forts des exploitants ont racheté les terres des voisins, l’épandage d’engrais et les exploitations grandissantes en termes de superficie ont inondé le marché européen. Revers de la médaille, des terres ont été polluées. Si durablement polluée, qu’il existe des lieux devenus infertiles pour longtemps, notamment dans les anciens bocages eux aussi saccagés, polluant des rivières qui débordent et ravagent tout sur leurs passages… sans parler des villages abandonnés, des pinèdes mal entretenues, de la pisciculture naturelle esquintée… De bien belles prouesses réalisées en moins de cinquante ans !

En trente ans, depuis les années 1990, la PAC fut si florissante qu’il fallut la réformer en permanence au vu des intérêts contradictoires entre les types d’exploitants. Certes, ce sont les exploitations industrielles de l’agro-alimentaire qui a emporté la poule aux œufs d’or. Clap de satisfecit, Danke Schön Herr Schröder.

Notons que la sécurité alimentaire et les clauses de concurrence « éthique » entre les pays membres de l’UE et les pays producteurs du reste du monde firent l’objet de plusieurs règles-cadres européennes. Le résultat ? Celui que l’on a sous les yeux décrit plus haut en me pinçant le nez. Les causes ? Une concurrence larvée, passée sous silence jusqu’à maintenant, à l’occasion de la PAC 2010-2020 qui est très sûrement, une fois de plus, la belle affaire pour les fermes germaniques gigantesques employant des Roumains et Polonais à peau’d’balle.

Elle est pas belle l’Europe de leur rêve de paix ?! En prime, hygiénique à souhait…

Allez, je mangerais volontiers ce midi des cuisses de poulets sauce tex-mex de Corée au milieu d’une foule d’abrutis devant leur Mac-Do ! (là, c’est moi le comique).

LSR

 

 

 

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