Joie des vacances en camping, pastis et rosé
A l’heure de
l’apéro’.
L’apéro’, dans les campings, c’est
sacré !
Au milieu des oliviers, sous un
vieux chêne, pas loin de la piscine, les vacanciers éclaboussent leur joie de
vivre à grand verres de rosé, de whisky et, de moins en moins, de pastis.
Le pastis est passé de mode, sauf
dans les cellules du PCF et quelques réunions de la CGT. L’apéro’, c’est sacré
et pas seulement en vacances !
On se lâche, on se détend après les
courses entre mémères, la préparation du barbecue, le retour de la plage où l’on
s’est agglutiné avec tout son monde. « Pierrot,
n’embête pas ta sœur… Pierrot ne tire pas la ficelle du maillot de la dame… ».
On cause à l’apéro’ de la fille du
bungalow Eddy Barclay, un beau morceau la-fille-que-même-son-père-ferait-mieux-de-faire-gaffe-qu’elle-finisse-pas-comme-Lolita,
du patron du camping qu’est vraiment pas aimable et d’sa femme qui se tourne
les pouces à l’accueil, un peu trop proche du stagiaire Belge… la Grèce ?
Le chômage ? Julie Gayet ? Tous ces sujets passent en revue. La
Grèce, un pays de vacances. Julie Gayet, une actrice à navets… chacun est d’accord
là-dessus. Et Hollande, fini de voter pour lui, « on y a pas cru, mais bon, l’autre dingue, ils gavaient tous les jours à
la télé ».
Les olives à la Grecque, justement,
se dégustent avec le noyau. Les gamins expérimentent son jeté, entre le pouce
et l’index. Rémy vous sert, vous ressert ; il est généreux. Les voisins de
caravane Hollandais reviennent de l’office, les bras chargés de baguettes, de
paquets de papier toilette et de bouteilles de rosé. Douce France.
A l’apéro’, surtout, on commente la
prochaine soirée paëlla géante, préparée par le chef, les flonflons promis, les
slows pour les ados. On la commente et on s’y prépare. Deux soirées par semaine
Aux flots bleus, 3 étoiles cette
année… relâche, drague, danse, tee-shirts mouillés, piste aux étoiles où chacun
montre sa tenue de soirée spéciale congés, chaînette au pied, collier avec dent
de requin en carbone, talons compensés…
A l’apéro’, on reparle des étés
précédents, de la jambe cassée de la petite voisine, aujourd’hui lycéenne
studieuse, des disputes, des parties de pétanque, des coucheries supposées des
uns, des flirts des autres…
Au camping, on ne remarque plus les
jupes trop courtes, les gars dont on peine à croire qu’ils auraient emmené une
chemise dans leur sac… la douche est commune, il y a ses heures de pointe vers
10 heures le matin, et vers 19 heures le soir. Et puis il y a les deuils de l’année,
les habitués qui se sont envolés au pays du caravaning éternel… on en parle
aussi à l’heure de l’apéro’. « Tiens,
sers m’en un, mec, ça ferait plaisir Gaëtan… » Ces campeurs qu’on voie
chaque été et dont on ne connaît même pas le patronyme, à peine le surnom. Le petit
couple de la place 22, le surfeur du bungalow Carlos, la bronzée de la douche.
Parfois, à l’apéro’, c’est la patronne qui reçoit les infos, si la famille de
Lille n’est pas venue cette année, c’est Monsieur qui a perdu son emploi… « Sûr, c’est divorce dans les dix mois assuré.
Ouais, toujours comme ça ».
LSR
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