La décision politique par à-coups de bas étage


La propagande contre les fonctionnaires.

 

Il devient évident que les gouvernements Ayrault et maintenant Valls ont choisi de « tester l’opinion » en disposant d’un cheval de Troie de ses membres par l'usage immodéré de déclarations provoquantes tous azimuts.

Comment procéder ? Très simple : on arraisonne un propos, par exemple hier sur les retraites, les 35 heures ou le code du travail, aujourd’hui sur les fonctionnaires dans la foulée, puis le président Hollande au visage enfariné d’un si télégénique sourire dément son ministre. Il finit par aplanir la situation pour la préparer dans les faits quelques mois plus tard. Bien joué le renard !

Qui est encore dupe de ce machiavélisme primesautier ?

Qu’on sache en tirer la conclusion suivante : cette méthode ne relève plus de la communication, mais bien de la stratégie de guérilla politique de la gestion de crise consubstantielle au régime. Il suffit d’un propos fort et lancé d’un coup de menton poignant, d’une attaque contre une « institution » que l’on croie (encore) intouchable jusqu’à susciter tollé, débats dans les mass-médias et injonctions d’approuver ou désapprouver non pas les propos, mais le droit « politique » voire « démocratique » (tant qu’à placer ce mot à toutes les sauces, on a tout bon, hein !?!) de lever la question.

La tyrannie du débat et son corollaire, le fumeux « droit » au débat en la circonstance, ne relève ni plus ni moins que de la commandite politique et de la déliquescence avérée de la fiction démocratique de ce que l’on appelle grossièrement la « démocratie parlementaire ».

Les parlementaires ont la faculté de débattre en commissions puis dans l’hémicycle sur un ordre du jour précis et annoncé… si je puis dire : au grand jour.

Maintenant, un ministre dépose un lièvre, en dehors de tout processus délibératif, c’est tout l’édifice qui crèvera d’aise de devoir mettre à l’ordre du jour aux questions au gouvernement de la semaine la nouvelle vindicte contre le statut de la fonction publique. En plus, cela va de soi, la fonction publique connaît, dans les bistrots et préaux républicains, quelques griefs à son endroit de la part de tout à chacun.

« C’est Français, M’sieur, M’dame. On ne peut s’empêcher de crier haro ! sur les fonctionnaires ».

Même si dans chaque famille l’un est fonctionnaire et l'autre rêve de le devenir, on a toujours une petite anecdote (bien entendu) véridique ou une galéjade envers le fonctionnaire. Du Fernand Raynaud à la pelle, jadis sur le plombier, plus souvent sur le fonctionnaire territorial ou l'inspecteur du code de la route de nos jours. Jamais sur le pantouflage des hauts fonctionnaires dans le privé, et leur aller-retour en Première.

En fait, le fonctionnaire est un peu le « bon nègre » de nos colonies d’antan pour marivauder dans le marigot de la politicaillerie actuelle. Triste époque.

François Hollande, ce fin gourmet de la com’, ne peut se défaire des coups-ci et coups bas par pions interposés, tels qu’il les a appris naguère au sein de son parti dirigé par à-coups successifs.

Toute une histoire politique faite de stratégie pour durer, en somme… jusqu’à la renverse définitive ?

Comme dirait l’autre, « tant qu’y’a du débat, c’est bon à prendre pour faire avancer le pays »… sur la voie du tous contre tous, certes ! A bon entendeur…

LSR

 

 

 

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