Les livres des "politiques", c'est d'la fiente... par Patrice


Lire des livres « politiques ».

Ne me dites pas que vous vous faites avoir par les arnaques commerciales qui consistent en présentation et mises en valeur tous azimuts de livres dit-politiques ?

D’abord, ils servent de produit d’appel pour les éditeurs et de faire-valoir pour les commerciaux (à vendre ou à acheter, c’est selon), des mêmes qui se mettent en quatre pour écouler ce que des comités commerciaux auront jugés dignes d’être mis sur le marché avec toute la puissance de feu d’un supermarché vendant du dentifrice ou des couches-culottes.

Y’ a pas de petits profits, ma p’tite dame ! S’il faut vendre, on vendra. On est là pour ça et on n’a pas honte car on n’a pas de conscience ni d’état d’âme. Manquerait plus que ça. C’est contre-productif. Après (ou avant) la culture, on vendra des bagnoles d’occase.

Alors, on aligne, on empile, on surcharge les tables (premiers “spot“ de ventes au rayon culture) pour aguicher le client. D’abord, la photo de l’impétrant. Il (elle) est connu(e), c’est son image qu’on vend. Ensuite, son nom. Il est connu. Il (elle) est en activité ou fait parler de lui (d’elle) envers et contre tout. « Il (elle) est lié(e) à un scandale ? Merveilleux ! » Que du bonheur ! Ça facilite d’autant la vente. L’auteur à déjà fait la moitié du travail…

On agresse, courtise avec énergie et détermination les libraires indépendants. Les grandes surfaces, pas de souci, ils ont la place pour ça. Les particuliers, il faut se battre pour arracher un spot (table, vitrine, tête de rayon).

Ce qui compte : en mettre plein la vue. La vie du commercial (quelque soit son créneau) est ainsi faite : bousculer, presque violer ou se faire (avec consentement). Prêt(e)s à tout ils (elles) sont ! Même à se mettre à poil, au sens propre du terme. « Et mon cul sur la commode si c’est nécessaire pour faire mon chiffre ! »

Car de politique, dans les mémoires, les pensées (on ne recule devant rien), les réflexions d’hommes et de femmes du milieu, il n’y a pas.

Tout au plus des digressions, impressions superficielles.

N’est pas penseur politique qui veut. Pour ça, merci, on a ce qu’il faut. Plein les bibliothèques !

Par contre, d’ego en mal de vivre, d’être en mal d’existence : plein les caniveaux ! Chacun choisi son endroit pour soigner sa culture…

Croyez-vous et avez-vous déjà appris quelque chose dans « les mémoires de … » celles et ceux qui sont ou ont été au pouvoir ?

Vous avez fait une ou deux tentatives, comme tout le monde. Normal.

Il est vrai que cela a dû vous changer si vous êtes habitués, si vous soignez votre culture politique, si vous lisez à bon escient. Eh oui… Entre les “pensées“ d’un ministre ou ex-député et la science politique fondamentale de Rosanvallon (par exemple), un gouffre, un vide sidéral s’est ouvert sous vos yeux. Je vous crois.

Entre les “mémoires“ d’un ex-ministre des Affaires étrangères et un livre de Bertrand Badie, je ne vous explique pas l’écart impossible à combler…

Dans le premier cas, on est plus proche des souvenirs de ma concierge que de géopolitique. Je pourrais vous en citer comme cela des quantités en remontant dans le temps. Depuis Sieyès ou même Platon, Aristote et Cicéron pour achever votre exécution.

En dehors donc des chemins dûment balisés de la formation et de l’initiation en matière de politique, de science épistémologique en analyse rationnelle, de philosophie politique en anthropologie politique, vous avez pu vous faire l’idée juste qui convient.

A côté de cela, les forcément romans à l’eau de rose de la politique politicienne actuelle n’ont évidemment pas pu combler et satisfaire vos besoins. Que de temps et d’argent perdu !

C’est désolant ! Vous avez et faites encore le bonheur des éditeurs pour halls de gare et de commerciaux aux dents longues et blanches (façon Balkany) tout en demeurant d’une inculture avérée. Ce n’est rien. Bienvenue dans les supermarchés de la culture à deux sous, mais vous aurez raté l’essentiel, le vrai, l’incontournable, car la culture est à ce prix qu’elle ne se négocie pas.

Retirez-vous donc de la tête que cette prose-là n’est qu’à l’image de ceux qui la vendent : tout sauf de la culture.

Patrice C.

 

 

 

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