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Front, l'espoir du jeu tête-bêche en politique, par Patrice C.

De national en renouveau La présence et l'émergence tolérée, voire encouragée par le système politique de redistribution et d'équilibre des pouvoirs, du Front national , n'est-elle pas due en fait à la recherche et au besoin de renouveau de la classe politique ? Ce qu'il faut bien appeler un épiphénomène politique n'est-il que le résultat d'une attente qui se fait trop désirer et qui ne débouche même plus sur des espoirs, ou l'aboutissement de la conservation d'un équilibre politique qui ne renie pas la nécessité de son contraire ? De Front national, celui-ci ne correspondrait-il pas plutôt à l'émergence d'un Front nouveau ? Le sempiternel front unique cher à Lénine et à ses disciples s'est effondré dans les cendres de son projet toujours avorté et le pseudo front républicain n'a visiblement ni trompé et abusé ni satisfait personne. Il ne fut guère que l'objet d'un marché de dupes et masques en carton pâte pour amuser la fo...

Politique & société : que vive le roy, par Patrice C.

Un roi !   Un roi et rien d'autre ! Voilà ce qu'il faut à la France et aux Français. Je sais, ça paraît stupide et rétrograde, mais il y va de la paix des esprits et du repos du pouvoir tel que perçu et attendu par tout le pays. Les royautés s'adaptent très bien à une monarchie constitutionnelle, la preuve en Europe : Pays-Bas, Belgique, Danemark, Angleterre où le roi ( reine ) et sa famille sont en fait les potiches expiatoires du pays. Avec le drapeau, le roi forme un ensemble identitaire reposant et personnalisé, étranger à toutes les turpitudes politiques. Le roi, c'est la figure tutélaire du pays. Celui qui détourne l'attention et la reporte sur d'autres vicissitudes, plus humaines. On attribue au roi ( ou à la reine ) un rôle, une personnification du parfait. L'image telle qu'on perçoit le pays et tel, qu'éventuellement, on est fier de l'exhiber. Les hommes — et femmes — politiques ne représentent plus qu'eux-mêmes. Il fa...

Politique ringarde (giscardisme, suite), par Patrice C.

Bienvenue dans un monde mou   La France retrouve donc son confort politique d'antan. Cela correspond à l'évidence à un sentiment profondément ancré dans le pays et les mentalités qui n'avaient pu se résoudre à se voir séparer de son gaullisme et de son centre droit si rassurant en même temps qu'inefficace. En fait, nous nous retrouvons face à l'éventail politique naturel qui est celui de la France : droite, gauche et centre. La répartition est moins symétrique que cela si l'on y ajoute les extrêmes des deux bords opposés. L'extrême-gauche n'est plus que l'ombre d'une gauche décatie et romantique et guère plus qu'un prurit sur une jambe de bois. Les communistes dans leur laisser aller ayant intégrés ce que l'on appelle la gauche, celle du Parti socialiste. Le reste, rejeté à l'extrémité continuant à jouer tout au plus au trublion sans réelles ambitions. La droite qui n'a jamais pu se décider à être vraiment de droite a...

Politique (giscardisme), par Patrice C.

Hollande hérite... d'une opposition Cette année aura été fructueuse en termes de modernisation des mœurs, à défaut de l'être pour les idées. Elle restera placée sous le sceau du mariage pour tous. Une preuve supplémentaire de ce progrès dans la modernité vient d'être administrée par le Pacs que viennent de signer Borlo et Bayrou . On peut voir ça comme ça. Soit un retour assez violent aux années 60 dans la composition politique du pays. Retour aux racines bien légitimes, d'ailleurs, de ce que doit être la couleur politique de la France, c'est-à-dire, du tiède, du déjà vu, du consensuel, mais de bon ton . De ce ton provincial que cultivent depuis toujours les notables bon teint. On veut bien mettre "ses mains dedans ", mais que cela soit propre. Non aux excès, aux rodomontades, aux poses de toréador. On va s'immiscer en spectateurs actifs, participants, mais à distance des turpitudes réservées aux excités de tout bord.   " Nous...

Blues politique, par Patrice C.

Lamento Au " bashing " de Hollande mené par la droite qui s'est trouvée une poire ( c'est le cas de le dire !) pour faire oublier ses turpitudes et sa partie de colin-maillard avec le FN, répond une douce musique de soutien au locataire de plus en plus provisoire de l'Elysée. Une partie de la presse a trouvé le moyen d'exister en faisant du président de la République un gars, dans le fond et tout bien considéré, pas si mauvais que cela. En somme, il aurait les défauts de ses qualités. Rien de moins. Et puis et surtout, on l'aurait échappé belle. C'eût pu être pire… L'auto-moralisation de la presse est proverbiale . Alors que les Bretons, manipulés ou pas, sont sur le point de faire sauter le gouvernement, ce " brave gars " de Hollande s'absente une fois de plus du réel pouvoir qui est normalement celui d'un chef et surtout d'Etat. Craignant certainement un nouvel épisode ridicule, maintenant il délègue ! Il laisse f...

Presse, par Patrice C.

Victimes pour la liberté     Bien sûr, c'est un métier à risques. Oui, l'exercice qui permet la pratique de la liberté n'est pas gratuit. Celle-ci vaut-elle qu'on lui donne sa vie ? Il n'a jamais été question pour les journalistes de mettre leur vie dans l'un des plateaux de la balance. Il y a des limites que des gens censés ne franchissent pas. Il ne faut pas confondre le journalisme, la liberté et le messianisme. Non, les journalistes ne pratiquent pas une mission divine, juste celle d'informer qui est l'essence même du savoir donc de la liberté. A ce titre ils sont en première ligne dans un monde de plus en plus sans foie ni loi, si ce n'est celle du profit. C'est donc en toute conscience et sans pour cela se comporter en militants que les journalistes font leur métier qui est d'être profitable à tous. Evidemment cela peut déranger. A commencer par des gens proches de nous qui n'en ont aucune notion, et qui n'ont même pa...

Utile DSK dans ses paroles

Personne à la barre de L’Europe Dominique Strauss-Kahn n’en finit pas de faire parler de lui. Tantôt on ricane de ses frasques, tantôt on s’émeut devant ses analyses et prédictions économiques. Le talent pour la «  science  » économique lui étant aussi proche que sa connaissance des milieux dirigeants de la planète nous alerte que ses avis sont à manier avec intérêt. A Séoul, il vient de prononcer une conférence dont nous ne savons si elle fut rémunérée ou pas. Qu’importe… Ce raout organisé par le think tank bruxellois Bruegel et son équivalent états-uniens, le Peterson Institute for International Economics a été l’occasion d’une véritable Halloween, pour DSK, tellement il promet du sang sur les murs. L’ancien ministre de Lionel Jospin a en effet nourri un réquisitoire impartial contre les dirigeants européens et leur stratégie au sein de l’Eurozone. Pour lui, rien de plus évident, les européens vont «  droit à un cauchemar  » a-t-il asséné remarquant un...