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Le socialiste de 'base' est un kapo

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Le socialiste contemporain français de base est une bête nuisible . Il a voté, et puis après … Le socialiste français a discuté des soirées durant à coups de mauvais Kir, et à la virgule près, un texte pour un vague congrès. Le socialiste français espère que son gouvernement ne l’empêchera pas de continuer gentiment sa carrière municipale. De laquelle il tire de bons fruits : sollicitations incessantes de ses concitoyens, petites préventions d’aides, diligences d’habitat à loyer abaissé, abaissements continuels de nuques pour marquer le coup d’une servilité de bon aloi envers, tout de même, sa maestria à œuvrer pour le bon électeur de terrain. Le socialiste français, contemporain du frondeur de gauche Mélenchon, espère tout simplement un bon report de voix par la suite. «  C’est après tout un frère d’urnes  », non ?! Les sondages, quand même… Le socialiste municipal n’a de conscience politique que la voix. Si le socialiste de base  attire m...

Sale race !

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Coureur massé après le racing sur route accompli à la pédale D’une femme à la peau satinée, on dit d’elle que sa race a des origines méditerranéennes. Une Maure des contrebas des Cévennes . D’une brebis à la chair goûteuse, on dit d’elle que sa race est noble. Une noire des Causses . D’un vin joufflu pour accompagner des pointes d’asperges baignées du jaune d’œuf cuit tassé, macéré dans du jus de citron, trois ou quatre doigts de Champagne brut, on dit qu’il possède la noblesse des graviers de sa terre. Un merlot de Saône et Loire . D’un veau frappé, cuit dans une graisse industrielle, malgré le cerfeuil et la morille sagement conservés, on dit qu’il méprise l’art culinaire français. Un élu français, nourri aux abreuvoirs allemands, aux herbes et champignons polonais . D’un homme industrieux, vantard sur ses capacités policées à vertir le politique, on dit qu’il est présidentiable en France. Un maquereau racé des eaux orangées de quelque pollution industrielle . ...

Sur une photo de Patrice C. : Il est absurde de mourir pour le souverain (R. Vailland)

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Photographie : Patrice C., 2016... durant quelques pérégrinations sur les artères à foule parisiennes. « Ce soir-là, ils n’écoutèrent pas de jazz. Duc continua de parler de l’Egypte et des rapports de l’histoire personnelle, de l’histoire de chaque homme, avec l’Histoire, l’histoire des hommes. Il est absurde de mourir pour quelque chose, laquelle chose, pour soi, est abolie dans l’instant même où l’on meurt ; mais on ne vit pas intégralement, on ne s’éprouve pas, on ne se trempe pas, on ne se fait pas, on ne mûrit pas, on n’écrit pas sa propre histoire, on ne devient pas souverain, si on ne trouve pas, dans un certain nombre de circonstances, qu’on est capable de mourir pour quelque chose. Voilà la contradiction fondamentale à toute morale et que chacun résout à sa manière ou ne résout pas. Il essaya de mettre cela au clair ». Roger Vailland , La Fête , Gallimard, 1960, p. 177.

J.P. LE GOFF, entretien avec "Le Figaro" de mars 2016 sur la fin de la démocratie

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Jean-Pierre Le Goff : «  L'impuissance politique est enrobée dans les bons sentiment s » ENTRETIEN avec LE FIGARO «  Vox Culture  » Par Alexandre Devecchio Publié le 25/03/2016 à 20:39 FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Terrorisme, révolte dans la jeunesse, campagne antiraciste absurde, Europe impuissante, le titre du dernier livre de Jean-Pierre Le Goff, Malaise dans la démocratie , est plus que jamais approprié à la situation actuelle. Le sociologue et philosophe fait le point pour FigaroVox. Jean-Pierre Le Goff est un philosophe, écrivain et sociologue français. Son dernier livre Malaise dans la démocratie vient de paraître chez Stock. LE FIGARO - Remaniement ministériel digne d'une farce, débat sur la loi travail qui contredit totalement le programme du candidat Hollande en 2012, négociations avec la Turquie sur la crise des migrants : le titre de votre livre, Malaise dans la démocratie , n'a jamais semblé aussi approprié...

France, Belgique... les lois 'travail' imposées par l'Europe incendient la zone

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La zone Europe brûle. En Belgique, près de 100.000 manifestants et un fort taux de grévistes se sont honorés hier à rejeter leur loi travail à eux. L’ Union européenne dicte ses lois aux gardes-strapontins des différents Etats. La France précède-t-elle la Belgique, l’Espagne, le Portugal ? Les trois dernières années sont caractérisées par une politique de la terre brûlée de ce qui reste des vieilles antiennes de «  l’Etat-providence  », stratégies pourtant mises au point au sortir de la Seconde Guerre mondiale pour contrecarrer les luttes de classe continentales. L’UE fixe sa feuille de route aux Etats-membres acquis, par ses «  élites  » politiques institutionnels, aux dépeçages de «  la richesse des nations  ». Or, cette richesse des nations, pour aller vite, se concentre pour l’essentiel dans l’histoire des peuples et la faconde générale pour imaginer une forme politique susceptible de garantir la recherche du bien commun. En Belgiq...

Roger Vailland, Eloge de la politique (1964, extrait)

Extrait de " Eloge de la politique ", de Roger Vailland, texte valant testament politique paru dans Le Nouvel Observateur , le 26 novembre 1964. << Mais ce qui me paraîtrait aujourd’hui plus intéressant, ce serait comprendre pourquoi, comment, de quelle manière, à quel moment, des hommes qui n’ont pas la vocation politique ­ la très grande majorité des hommes ‑, des hommes qui ont peur de la politique parce qu’ils savent, par leurs manuels d’histoire et la lecture des journaux, qu’il est bien plus dangereux de faire de la politique que de descendre dans l’arène aux taureaux ou de courir en automobile, parce qu’ils pensent aux procès, aux guillotines, aux camps, aux meurtres, etc. (et à l’amertume des vaincus abandonnés de tous), pourquoi des hommes qui se laissent aller au courant de la vie quotidienne parce que c’est le plus facile, parce que l’achat d’une voiture, d’un disque, le sourire d’une fille fait oublier qu’il sera bien triste de mourir à la fin d’une vi...

Tous les 10 mai, je penserai à toi, Chloé

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{à toi, le 10 mai} Clotilde, Chloé, Je ne sais plus. Une & une seule, en fait. Je relis Roger Vailland. Fameux. Ancien «  Simpliste  » durant sa jeunesse rémoise en compagnie de René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte, Vailland devient étudiant en philosophie à la Sorbonne, journaliste en même temps et héroïnomane durant ses reportages jusqu’en Asie ( on ne plaisantait pas avant la guerre, on repérait une plume aguerrie pour un reportage tous frais payés, tant que le texte final est bon ). Il se sèvre tout seul en 1943 avant de s’engager dans la Résistance lyonnaise. L’un de ses romans met en scène l’exquise Chloé, sacrée petite bonne femme habile à la fois aux caresses et la dialectique marxiste. On la retrouve plus tard, dans son essai sur Choderlos de Laclos. On croise aussi Clotilde. Reste qu’une héroïne, quelle que soit son prénom est & sera toujours une héroïne. Comme pour les héros en période d’avant-guerre, ce sont les traits, le tempérament ...