Tous les 10 mai, je penserai à toi, Chloé


{à toi, le 10 mai}
Clotilde, Chloé,

Je ne sais plus. Une & une seule, en fait.

Je relis Roger Vailland. Fameux.

Ancien « Simpliste » durant sa jeunesse rémoise en compagnie de René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte, Vailland devient étudiant en philosophie à la Sorbonne, journaliste en même temps et héroïnomane durant ses reportages jusqu’en Asie (on ne plaisantait pas avant la guerre, on repérait une plume aguerrie pour un reportage tous frais payés, tant que le texte final est bon). Il se sèvre tout seul en 1943 avant de s’engager dans la Résistance lyonnaise.

L’un de ses romans met en scène l’exquise Chloé, sacrée petite bonne femme habile à la fois aux caresses et la dialectique marxiste. On la retrouve plus tard, dans son essai sur Choderlos de Laclos. On croise aussi Clotilde.

Reste qu’une héroïne, quelle que soit son prénom est & sera toujours une héroïne. Comme pour les héros en période d’avant-guerre, ce sont les traits, le tempérament & le caractère qui priment.

Tu es concentrée dans tes leçons, Chloé, tu as raison. Ce jour, à inscrire dans nos tablettes, le gouvernement fascisto-libertaire au pouvoir emploie l’article 49 alinéa 3 de la Constitution (ne surtout pas dire le « 49.3 », comme le disent les ignorants de toutes les presses). Cette sémiotique vulgaire signe la bataille. Dure, ferme & sanguinaire qui viendra très vite.

Après des heures de lectures & écritures particulières, je me suis rendu chez mon petit coiffeur pas cher. Pour fêter cela, je me suis acheté non pas une, non pas deux… mais cinq tablettes de chocolat Milka. Je l’aime bien celui-là : je ne sais pas si c’est vrai, mais je m’en fous, j’ai l’impression qu’il a le goût du miel.

La forme physique revient. J’ai griffonné une cinquantaine de vers. Certains poussifs, d’autres alambiqués à souhait en trois, cinq ou sept assomptions figurant un poaime, je marche dans les pas de ce à quoi je veux. « Je veux »…

Parfois, auparavant, le corps ne suivait pas, à l’agonie, alors que le cerveau fonctionnait beaucoup trop bien. Clairvoyant & spatial. Trop mesuré sur les stances du monde qui jalonnent nos fluctuations à nous, les agis.

A mon sens, ce gouvernement ne mérite aucune manifestation. Ce ne serait là qu’inutile débauche de prise de rues pour allécher la piétaille syndicale et politique récalcitrante. Comme en 2010 sur les retraites avec Nicolas Bruni. Comme en 2004 avec Fillon sur la Sécu, 1995 avec Péju-the retour… perte de temps.

CHUT !, ne le révèle surtout pas (ce sera notre secret à toi & moi, Chloé), je suis partisan d’une balle dans la nuque de la plupart de ses clowns. Ni plus, ni moins.

Ils décident de se faire les pantins d’une horde oligarques dominés par l’Ecole (économique) de Chicago & quelques clones tristes réunis en Europe continentale, soucieux de faire leur la politique de la « stratégie du chaos » théorisée dans les années 60 par Friedman et Habergel himselves.

Cela, la plupart l’oublient. Ou veulent abandonner cette lecture trop clinique, trop mortifère pour qu’ils continuent de s’abonner au vice du vide. Il est aussi vrai, le Chili d’Allende tué (il rappelle de trop mauvais souvenirs aux anciens bêlants de nos jours dans les ors de leurs retraites entre leur crème solaire, le rencard old Meetic et le cocktail de bienvenue de la résidence), puis les suites en Amérique du Sud, Afghanistan, Russie et autres font pâle tache de sang & tortures sur pour le tableau du Prix Nobel 1976.

Bon, avec d’autres plus performatifs que moi, je l’avais écrit en collectif dans un certain livre publié en 2014. La guerre…

Ca va saigner.

Tous des acculés, il nous faudra verdir un tantinet. Entrer en résistance, si tu veux, histoire de me faire comprendre facilement.

Je le sais, Chloé, tu ne me saisis pas toujours. J’ai l’air érudit, je ne suis qu’une petite frappe… J’ai l’air gentil, je suis un dur à cuire.

L’important, n’est-il pas, de mon strict point de vue égoïste, que tu songes à moi toutes les 48 heures avec ce sourire d’élan sur la lutte & le ciel des possibles, comme je songe à toi toutes les 48 minutes.

Le temps d’une garde-à-vue rallongée par une vulgaire substitut blonde à catogan, en somme.

Sois forte, rédige des copies dignes & engagées.

Les meilleures, assurément.

LSR






Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ce qu'est le syndicalisme libre & indépendant du macronisme-patronat

Aristote à Chartres (statuaire)

Malheur à toi permanent syndical de peu ! (tu ne sers qu'aux fiches policières)