Mondialisation heureuse ? par Patrice C.


Un avenir avec failles

 
La mondialisation, ce puits sans fond que nous allons laisser aux générations suivantes, est aussi l'illustration d'un je-m’en-foutisme monstrueux, alors « qu’elle tisse ses toiles sur les canevas des situations antérieures » (cf. note).

D'abord de celui des Etats qui ne font pas leur « métier » de régulateur et qui exercent de moins en moins leurs prérogatives tutélaires ou/et régaliennes. D'où leur vient ce laisser-aller, cette quasi insouciance, si ce n'est d'une vision à court terme dans l'exercice de leurs mandats ?

« Les Etats sont dépassés, débordés, contournés » (cf. note).
Les piliers de leurs devoirs sont aujourd'hui ramenés à la portion congrue de leurs activités à trois pouvoirs sauvegardés tant bien que mal. Ils sauvent les apparences en continuant à exercer la sécurité, la paix et la loi. Quid des autres attributions que sont l'éducation, la santé, le travail, la culture et les droits de l'homme, l'environnement, la politique ? Tout cela à vau-l'eau. Elles sont à vendre et ne manquent pas de prétendants.

Pourquoi aussi des structures plus que centenaires comme les syndicats n'ont-ils plus leur place sur cet échiquier ? Qu'ont-ils laissé passer pour se retrouver dépossédés des droits de fait conquis de haute lutte ? Leur comportement proche de celui des Etats en situation d'attentisme, et qui ont abandonné l'évolution rendue nécessaire à une continuité et à une adaptation incontournable pour pouvoir encore exister en tant que mandants des salariés. Rester arc-bouté sur des considérations non-évolutives est la garantie de disparaître. Il n'est pas question de se renier, mais il n'est pas non plus question d'abandonner des positions si glorieuses et méritées par manque d'ambition et d'adéquation. Les salariés ont trouvé d'autres solutions. Entre autres l'individualisme si prisé des manageurs (mangeurs d'hommes) et qui passe pour être une forme de modernité.

Les générations à venir devront-elles choisir entre la légitime protection et l'assurantiel individuel ?

Je suis toujours effaré (je sais, on s'en fout !) de constater le peu de réactivité des principaux concernés à leur propre malheur, qu'ils entretiennent faute d'intérêt visible, immédiat et palpable. Certes, ils ne sont pas aidés et on leur a déjà vendu la mondialisation heureuse (mon dada…). Jusqu'où faudra-t-il donc allé, descendre, avant un sursaut ? Ne plus être étranger l'un à l'autre et considérer une bonne fois pour toutes que nous sommes tous dans le même bateau et que nous devons nous garder (à droite et à gauche).

Puisque d'adaptation il est question, l'avenir sera celui que nous construirons. Et pour cela, pas besoin de coup de main inespéré et salvateur. N'en faîtes pas une religion, surtout… Un simple voyage de trente minutes dans le métro suffit à mon désespoir ! Je ne peux m'y résigner. Quand, mais quand réagiront-"ils" ?

Patrice C.

 

Note :
Olivier Dollfus, La mondialisation, Ed. Presses de Sciences-po, "Bibliothèque du citoyen", Paris, 2011 (1ère éd. 1997).

 

 

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