Place au sens, mon bel Etat V, par Patrice C.


Le devenir d’une idée

Etat, mon bel Etat V

 
L'euro, L'Europe… pour les uns il faut en sortir, pour les autres il faut l'abandonner. C'est oublier un peu vite que l'un peu vivre l’un sans l'autre.

A trop vouloir en faire, on finit par se planter. Cette union n'est en fait que le reflet d'opinions politiques imposées et circonstanciées. A dresser des totems, on crée des religions et des adorations vides de sens. Ce qui manque c'est cela : le sens. Donner du sens public avant de construire une usine à gaz dépersonnalisée que l'on veut imposer à tout prix. Mais au prix politique. Imposer en référence et jusqu'à l'adoration une construction faite de toute pièce à des fins hermétiques, administratives, avant de lui donner du corps et du cœur. Il ne suffit pas de profiter d'une faiblesse de l'Histoire pour reconstruire et se projeter à l'infini sur les mêmes rails. Ce qui était certainement très bien en 1950 l'est-il encore ? Les belles intentions ne sont-elles pas devenues qu'un leurre que l'on entretient au fil du temps pour le seul profit d'idées politiques elles aussi dépassées par l'époque et qu'un quelconque relookage ne parvient pas à faire perdurer. De remises en état successives qui a-t-on favorisé ? Le fonctionnel européen ou le politique ? Il se trouve que ce politique-là, justement, est et a toujours été creux. Il n'était pas de mise à l'origine de l'Europe, il était de circonstance.

Aujourd'hui, on entretien le bâtiment et on vogue sur d'autres mers avec un outil qui n'est plus capable d'affronter les tourments d'une idée que l'on essaie de maintenir à flot bon gré mal gré. Le seul et unique acte politique de l'Europe fut et reste celui du rapprochement de la France avec l'Allemagne. Du rapprochement des hommes, pas de la politique. Tout le reste n'est que pièces rapportées à l'édifice et chasse aux profits égoïstes. L'amalgame ne prend pas. Il eut fallu d'abord penser à une identité avant de vouloir l'imposer au fur et à mesure des retouches du maquillage. Cela n'était pas prévu ? C'est pourtant la seule chose qui puisse être fédérative : l'identité. Il est vrai que, non seulement imprévue dans les plans d'origine, elle n'est toujours pas d'actualité. On a d'autres préoccupations, plus urgentes certainement que de vouloir faire la fête à l'Europe. Imaginer un 14 juillet européen… Mais non, l'Europe telle qu'elle existe s'est engluée dans son administration et dans les besoins successifs de sauver les apparences, ou les meubles. Rien ne fut conçu pour être identitaire.

Aujourd'hui, on tourne en rond, et en fait ne subsiste que le souci d'exister politiquement mais individuellement de la part non seulement des Etats, mais des politiques qui sont censés s'en occuper. On assiste au traditionnel "courage fuyons !" si cher au personnel politique. D'autant qu'il ne leur reste que cela, car tout le monde a compris que l'inconséquence individuelle était devenue collective, et que toute prestation est désormais jetée aux orties. La doxa politique : on va aux WC avec et on tire la chasse ! La place est bonne à prendre pour des aventuriers, apprentis sorciers qui veulent prendre la relève — par ailleurs bien nécessaire — et s'approprier à leur tour les manettes des commandes. On appellera cela la mondialisation heureuse ! On s'apercevra peut-être, mais trop tard comme d'habitude, que cela non plus n'était pas la bonne solution parce que non construite dès le départ et "pondue" par des illuminés qui croient en la force des peuples de bonne volonté.

Il sera toujours temps pour les politiques de défendre leur os jusqu'au bout et de mettre un holà pour perpétuer, fut-ce dans l’indifférence générale, la gabegie d’une idée. Si le pouvoir n’a pas d’odeur ni de saveur, il lui reste le poids.


Patrice C.

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ce qu'est le syndicalisme libre & indépendant du macronisme-patronat

Aristote à Chartres (statuaire)

Malheur à toi permanent syndical de peu ! (tu ne sers qu'aux fiches policières)