Le "ce que je suis" du devoir-être social, par Patrice


La société civile est anthropophage.

Bien qu’immatérielle, la société civile a mis la main sur toutes les relations, manifestations de vie et volontés d’exister. Loin de moi l’individualisme et l’égoïsme. Je ne suis que l’un des représentants d’une individualité qui se veut incluse dans le collectif. Ça n’a rien de contradictoire. Je fais partie de cette société qui m’a accueillie il y a déjà pas mal d’années sans pour autant y être marié alors que celle-ci se veut possessive, exclusive.


La société se doit d’être composée d’individus différents qui participent à son bon fonctionnement en y apportant ses savoirs, vouloirs, bonnes volontés, capacités personnelles. Mais ne venez pas marcher sur mes plates-bandes. Mes droits et mes devoirs m’appartiennent et je les partage. Je participe de façon sélective. Je ne suis pour autant pas membre de ce que d’aucuns voudraient être une vaste famille. L’esprit de famille, très peu pour moi !

Je suis partisan d’une méthode sélective qui ne regarde que moi, mes critères, mes valeurs, étant entendu que je suis (je crois) normalement constitué, que je ne suis pas vindicatif et que je fais tout ce que je peux pour ne pas vieillir trop con. D’abord par satisfaction personnelle et tout en sachant que cela ne peut pas être mauvais pour mon entourage et la collectivité.

La société est une collectivité faite d’individualités disparates, diverses et variées, donc riche. C’est aussi cette richesse qui fait qu’elle rebondit, vit et (on peut l’espérer) progresse. Elle doit normalement progresser au rythme des progrès individuels qui se retrouvent complémentaires les uns des autres. La diversité n’est pas uniforme, elle est plurielle. L’homme est ainsi fait que de façon tout à fait incidente, il finit par retrouver quelques-uns de ses semblables sans leur avoir donné rendez-vous. Miracle de la race humaine : une complémentarité est innée et, contrairement aux animaux, elle est acceptée car on sait qu’elle est nécessaire. Le droit à la différence existe et s’assume paisiblement, il fait la richesse de la société.

Cela se gâte au niveau de la tolérance, lorsque celle-ci est érigée en valeur absolue et qu’elle ne supporte pas de dérogation. Un principe de précaution voit le jour qui veut qu’il n’y ait pas d’individus différents, ce qui est considéré comme un signe de dégénérescence. Alors, la société se sectarise. Le rejet est son arme défensive, protectrice, elle expulse. Hors de la norme ainsi constituée et servant de référent, pas de société ouverte. La norme que l’on veut imposer comme preuve de raison est celle du plus grand nombre d’individus semblables faisant référence. Hors de ces paramètres qui sont plutôt de coïncidences que fondamentaux, point d’association et d’intégration possible. Le raffermissement de la certitude par le nombre fait valeur.

De société liée au genre, on passe vite au genre qui fait société. Ne manque plus que la prise de contrôle de cet ensemble sélectif, chose qui ne tarde jamais. On atteint plus facilement la constitution d’union de subordination par le nombre que par le respect individuel. L’Histoire est pleine de peurs paniques collectives qui ont évoluées vers la dangerosité sociétale plutôt que vers le respect collectif.

Patrice C.

 

 

 

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