Tourne comme une toupie, Xavier Bertrand passionne les foules, par Patrice


La misère politique estivale.

Les thèmes politiques ne deviennent parfois totalement ridicules que sous l’effet de ceux qui s’en emparent. Tous les sujets politiques sont par définition graves. Il s’en faut que beaucoup ne vivent très longtemps leur vie d’importance lorsqu’ils sont saisis par des représentants patentés d’une tendance qui n’aura crainte de se l’approprier pour la façonner à sa guise. Tous les partis sont à l’affût de ce qu’ils pourraient bien exploiter pour se faire mousser et pour qu’on parle d’eux, surtout l’été.

En période estivale, au creux de la vague des activités éminentes et prestigieuses, c’est de tout bois qu’il faut faire feu.

Se pose alors, dans les états-majors, la question de savoir lequel d’entre les impétrants va s’y coller et endosser la responsabilité de faire flotter les couleurs du parti et maintenir à flots de la médiacratie l’existence de l’organisation. Il en va, en plein mois d’août, de menace de disparition des écrans télévisuels et des unes racoleuses de l’honneur et de la vie du parti et de se faire piquer l’idée par la concurrence. C’est donc d’une course de vitesse qu’il s’agit. Cela ne peut se faire que dans la précipitation et bien entendu risque toujours de mener à une catastrophe.

Le sujet étant présenté fortuitement sur la place publique, reste à déterminer qui va en être le porteur sur la place publique.

Déjà peu valorisant en soi, l’affaire reste vacante quelques jours avant qu’un édile se décide à relever le défi. C’est jouer avec le feu.

D’abord parce qu’il a fallu que l’affaire apparaisse et qu’elle commence à sécher comme méduse au soleil avant qu’il y ait urgence. Les plus vaillants tournent le dos face à ce sujet de peu d’intérêt. C’est bien souvent un militant en mal de popularité qui va finir par s’y coller, se disant qu’il a là une chance de se faire remarquer en période de disette médiatique.

Le ou la désigné(e) se saisit du sujet, un peu seul(e) et se jette à l’eau. C’est maintenant qu’il (elle) va devoir faire des vagues…

Hériter“ ou s’approprier l’affaire des migrants de Calais qui va crescendo en plein mois d’août, il faut avoir du souffle ! Ça peut être tant mieux lorsque c’est choisi, ou tant pis si c’est désigné.

Pour faire rebondir politiquement un pareil sujet, encore faut-il du charisme, de la personnalité, du tempérament, car il s’agit d’un sujet international, même s’il ne s’agit que d’une affaire avec nos “amis“ Anglais.

Alors qu’on en est à parler de quantités impressionnantes de personnes qui risquent leur vie toutes les nuits pour traverser le Channel (anglais), il est temps de déterminer les responsabilités qui ont créé cette situation, sans jeter la pierre. On marche sur des œufs…


"C'est quelqu'un qui m'a dit... belle chanson !
Je fais soufflette
sur mon doigt et les idées me viennent..."

A la surprise générale, Xavier Bertrand, du parti des Républicains (ex-UMP), se saisit de l’affaire. Qui que se soit qui l’aurait fait, c’eût été une surprise. La différence peut-être se trouve dans le fait que M. Bertrand attaque les Anglais sur leurs conceptions de l’émigration et veut leur faire porter la totale responsabilité de la situation.

Allez reprocher aux Anglais leurs lois et leurs frontières, il faut oser !

En soi, cela n’a rien d’étonnant et de sa part et du fait qu’on est au mois d’août. Alors que le chef de l’Etat français vient de s’entendre avec le Premier ministre anglais, venir mettre son grain de sel et ses gros sabots dans l’affaire fleure bon l’inconscience et la dérision qui n’est pas qu’estivale. Il se serait agi des méduses transfrontières, passe encore, mais c’est de vies d’hommes et de femmes venant de la moitié sud du monde dont il est question !

La pseudo élévation du débat politique touche encore une fois le fond lorsqu’un membre lambda d’un parti politique français se permet d’avoir des exigences quant aux lois britanniques et qu’il remet en question la frontière et les responsabilités afférentes entre la France et l’Angleterre.

Il est en vacances, M. Bertrand ? Il a abusé du rosé ? Il ne reste plus, encore une fois aux Anglais que de répondre à la salve mouillée.

Patrice C.

 

 

 

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