Le commerce sur le net, quel marché ? par Patrice
Le commerce en ses états.
Internet conquit ses lettres de noblesse auprès des
acheteurs(ses) compulsifs(ves) si l’on en croit les résultats des dernières
soldes.
Il semble que la fréquentation des magasins, de leur
personnel et tout simplement le fait d’arpenter les trottoirs (avec ou sans canicule) ne figure plus au
panel des plaisirs de la population. Conséquence de l’offre de déstockages
inintéressants où l’on trouve plus de rogatons que d’articles à la mode du jour,
ou repli sur soi-même en son intérieur protecteur, ou offres plus intéressantes
sur internet ?
Le succès des achats “en ligne“ (il ne s’agit pas
de batterie) démontre soit l’accès à un plus grand choix en un laps de
temps plus court par informatique ou l’augmentation des existences recluses et
hors du temps. Le commerce avec présence humaine serait donc en voie de
disparition. Si les boutiques ferment faute de clients et les trottoirs se
vident de leurs curieux, on se demande à quoi vont ressembler les villes. On en
a déjà un aperçu dans certaines d’entre elles en dehors des grandes
agglomérations où des rues entières sont dépourvues d’activité commerçante.
La transmutation
de l’homo sociabilis en zombi est en marche. Cela
entraine la modification de son habitat, de son humanité et celle du monde.
Nous avons déjà un pied dans la science-fiction !
-oOo-
Amateur raisonnable et collectionneur dilettante, il
m’arrive de courir le Net (!) à vitesse et fréquence modérée pour essayer de me
faire un petit plaisir.
S’agissant d’objets tombés en désuétude et quelque peu
hors du temps (à la vitesse où ça va…),
il n’y a que là où je puisse tenter ma chance. L’informatique permet de courir
le monde en quelques clics et le commerce de collections n’a pas pignon sur
rue, de toutes façons.
Contrairement à d’autres commerces, dans cette activité
on est confronté à des commerçants immatériels, gens qui souvent se sont
trouvés ou vocation ou solution pour subvenir à leurs besoins. Les rapports anonymes
ne favorisent pas le dialogue et ne rassurent pas forcément. Dans l’éclosion de
“vocations“ douteuses et opportunistes,
on est souvent confronté à la pire des mufleries, quand encore on peut juste espérer
une vraie honnêteté. Se sont instaurés brocanteurs en tout genre des individus
en déshérence dont les principes ne sont pas de vous rendre service. C’est
ainsi qu’ils sont à la fois acheteurs et vendeurs. Qu’ils vendent, cela est la
moins mauvaise des choses. Qu’ils achètent à ceux à qui ils vendent fausse le
jeu.
Un commerçant par définition se fournit auprès de
grossistes et revend à des clients. Il est dans ce cas intermédiaire. Le fait
de vendre ne fait pas de vous un commerçant. Acheter entre vendeurs est plutôt
sympathique, rien ne se perd. Acheter à un particulier pour revendre est
illégal (défaut de facture). C’est ce
qu’il se produit maintenant. Lorsqu’il s’agit d’enchères, le résultat pour tout
acheteur lambda, c’est que les prix sont mis en concurrence par ceux dont s’est
devenu un métier et donc qu’ils augmentent. La finalité n’est pas la même pour
un “commerçant“ qui doit vivre de son
commerce et un amateur à la recherche d’un objet personnel.
Si les “commerçants“
n’achètent plus auprès de leurs grossistes mais auprès des clients, pourquoi
les clients n’achèteraient-ils pas directement auprès des grossistes ? Le
particulier n’a pas vocation à être le grossiste des commerçants.
Patrice C.
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