Plus dure sera la chute, ou la politique comme terre nourricière de la lutte, par LSR


La situation est désespérée… mais bien moins que demain.

La médiocrité de la plupart de « nos » plus « hauts » représentants est déconcertante à plus d’un titre. Leurs actes sont régis par la peur. Leur autonomie est circonscrite au ficelage de la technicité juridique européenne. La seule clef où ils gardent à peu près la main, c’est-à-dire la communication, paraît au grand jour aux populations pour ce qu’elle est : un leurre. Enfin, leurs tribulations partisanes faites de polémiques stériles en temps de guerre nous rappellent les heures de décadence les plus noires de notre pays.

Une fois que nous avons noté tout cela, notre propre responsabilité publique et collective, en tant que peuple, nous renvoie aux marécages de nos pulsions de retrait. Nous avons cédé au repli, nous avons prêché –au choix- l’insubordination, la sécession, mais aussi à la seule critique non-participative. En effet, que dire, que faire dans des temps politiques mêlant circonvolutions et irrésolutions marqués par le trop-plein d’informations mal digérées, par l’accumulation mondiale de perte de sens, par l’accélération des politiques construites et faites sans les peuples depuis la fin des années 1980 ?

Bien entendu, des sursauts aussi vieux que le monde vont surgir. L’atomisation des communautés à l’extrême, le repli au sein d’une spiritualité sans conscience et les passages à l’acte impulsif risquent fort de caractériser les mois à venir en France. Un signe lancé hier par un canal hystérique du FLNC (les autonomistes corses armés) nous a délivré un indice d’huile sur le feu, comme si l’on avait besoin de cela en ce moment. Avec leur ton martial habituel, armes dans les bras et cagoules sur la tête, eux qui avaient promis de déposer les armes en mars dernier après l’élection de leurs champions propres sur eux à la région, ils ont promis des représailles sanglantes si jamais un attentat survenait sur l’île. Est-ce tenter le diable ?

Justement, ce serait alimenter un front supplémentaire pour un cerveau aussi malade qu’organisé par la stratégie du chaos. Le communiqué du FLNC canal 22 octobre décompte huit salafistes radicaux sur l’île, cible des possibilités qu’ils peuvent initier, sans oublier de maudire « La France militariste » qui serait à leurs yeux responsable de bien des maux pour les Corses et les peuples. Le plus désespérant, dans leur communiqué, c'est qu'ils aient le courage, eux !, de réclamer que les signes politico-religieux ostentatoires ne soient plus de mise. Ainsi, eux, derrière leur table où sont posés des PM, Uzi et autres gros calibres, réclament ni plus ni moins que l'application de la loi... républicaine. Un comble ! Les autonomistes et autres indépendantistes Corses nous délivrent le message qu'ils se substituent à l'Etat défaillant (déraillant) contre le terrorisme islamiste. En réalité peu nombreux, les terroristes corses sont cependant suffisamment entraînés et armés pour déstabiliser un peu plus une France déjà bien avancée dans sa maladie irénique. Là réside un danger. Une montée des violences terreur contre terreur peut enflammer notre pays.

Ce signe évident de délitement généralisé, par cette prise de position d’hier d’un groupe factieux, montre sur ce sujet -là encore-, qu’à force de renoncements successifs, l’Etat a autorisé toutes les dérives qui se préparent. Pour avoir renoncé à un discours offensif face à tous les communautarismes, pour avoir renoncé à porter haut les règles de restriction à la sphère privée des signes politiques du religieux, pour avoir laissé de côté force légitimité républicaine à sa loi, les représentants de l’Etat (parmi eux, les élus pour principaux responsables) ont attisé des braises qui ne demandent qu’un souffle pour brûler des hectares de démocratie libérale.

Accablés, voire apeurés dans la douleur de leurs cabinets, ils font donc semblant d’assumer les responsabilités qui leur incombent en étant –au choix- martiaux, fermes, gesticulateurs, habiles orateurs, fins limiers de la bonne nouvelle loi, mais ils n’en finissent pas de choir. Diverses enquêtes démontrent les défiances qui viennent de toutes parts sur tous les grands champs régaliens sur lesquels nous « attendons » des résultats : risques sociaux, risques civils, risques civiques. D’évidence, il semble que le grand incendie n’aura pas les pompiers en nombre suffisant pour l’éteindre à temps.

LSR






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