Tour de France - Etape 5 de montagne du 6 juillet, pour un second roi des Belges, par Raoul Bidard
Détours en
Tour - Etape # 5.
Limoges – Le Lioran (216 km).
Après quatre premières étapes
principalement réservées aux costauds, comme dirait l’autre, ce mercredi, jour
des enfants déjà alanguis devant leurs consoles, le profil de l’étape profite
aux braquets montagnards.
Le roi des organisateurs du Tour, Christian
Prudhomme et les siens en son royaume, ont anticipé les montées. Une première !
Généralement, ces étapes de cols sont réservées à la deuxième voire troisième
semaine de course. Cette année 2016 sera donc marquée d’une pierre blanche, Johnny
est toujours vivant, et d’une pierre noire, les socialistes détricotent le code
du travail et ont allumé le feu… surtout, c'est l'essentiel cette année, pas moins de dix étapes en montagne,
dont un contre-la-montre, attendent les pro du cyclisme durant ces trois
semaines de Tour. C’est quand même le principal, non !?
Ainsi, des étapes de montagne sont éparpillées
entre la 5ème et la 20ème étape, du Massif central aux Alpes, en passant par
les Pyrénées et le Jura.
Ce n’est pas une simple question
sportive, non, non, non… il s’agit de faire de belles images, de nous délivrer
des « légendes »
immédiates sans recul, de « garantir
le spectacle » (C. Prudhomme en
février dans Le Parisien, date
oubliée par Raoul Bidard qui perd son EPO du clavier). Voilà, c’est dit
haut et clair, mon pote.
Le Mont Ventoux, le Col du Tourmalet,
le Col d’Aspin sont des classiques, mais nous découvrirons des sommets inédits,
dont celui du barrage de Finhaut-Emosson dans la riante Suisse. En vrai, Raoul
Bidard les a comptés, les 198 partants devront escalader à biclou pas moins de 28
cols, côtes ou montées répertoriés lors de cette 103e édition du Tour de France
dont 7 cols classés hors-catégorie. N’en jetez plus…
Une barrette de vitamines C, plus
tard, Raoul Bidard refait son comptage : 28 cols, mazette, n’importe quel
humain un peu habitué à la pédale ne pourrait décemment se risquer à un tel
régime.
Les prochains 16 jours vont
enchanter public, presse et commerce international. Quel tracé, quel loup, ce
Cricri Prudhomme. Raoul Bidard s’enthousiaste, pensez-vous, Cantal le mercredi,
puis trois de Pyrénées avec trois étapes en Andorre et rebelote pour les Alpes
avec un déchaînement dingo de trois étapes consécutives.
Petit sur-place. Le Tour 2015, un
14-Juillet, c’est au cours de la première étape des Pyrénées que Christopher Froome (Sky) avait marché sur toutes les cuisses
de ses adversaires pour finalement ramener à la maison son maillot jaune deux
semaines plus tard. Ce jour-là, le Britannique s’était imposé au col du Soudet
après une attaque tranchante à 6 longues bornes dans le dur du sommet. Son
accélération a mis dans le rouge presque tout le monde, ce qui lui donné du
temps pour s’échapper d’un rattrapage en temps de tous ses concurrents d’alors.
Cette année, des surprises
pourraient survenir lors de la 18ème entre Sallanches et Megève, un contre-la-montre
de 37 km en haute altitude (>1.000m).
Froome réitérera-t-il sa suprématie ?
Nairo Quintana, Thibaut Pinot ou Alberto Contador se tiennent-ils en embuscade,
mieux préparés que jamais pour empêcher l’abattage de la Sky ? Réponse à suivre.
Bon, à part ça Bidard, qu’est-ce que
tu racontes sur l’étape menant au Lioran, sur les belles routes du Cantal que
tu connais si bien ? Faudrait pas nous endormir avec tes salades.
Hé
bé, pour la première fois depuis 2005, tous
les 198 partants sont encore en piste pour la 5ème. D’abord, un
petit gars d’Astana, Andriy Grivko,
est sorti le premier au kilomètre 21, suivi dans son ombre par neuf courgeux,
Florian Vachon (Fortuneo), Rafal
Majka (Tinkoff), Cyril Gautier (AG2R), Greg Van Avermaet (BMC), Serge Pauwels (Dimension Data), Bartosz Huzarski (Bora-Argon), Thomas De Gendt (Lotto-Soudal) et Français Romain Sicard
(Direct Energie) qui aime bien Raoul
Bidard. Ces jeunes ne s’entendent pas. La collaboration pour gagner ensemble du
temps ne s’instaure pas et v’la-ti
pas que Van Avermaet, De Gendt et Grivko lâchent tout pendant que le peloton
cède du terrain la tête, 12 minutes au kilomètre 120, puis plus de 15 minutes
dans la jolie cité de Mauriac, au kilomètre 144.
Dans le col de Néronne, Thomas De
Gendt démontre son envie de conquérir le maillot à pois de meilleur grimpeur.
Durant l’ascension du Pas de Peyrol, la fonte de l’écart entre la tête de
course et le peloton se réduit à 7 minutes, ce qui pour les non spécialistes de
la Petite reine n’est rien en montagne où les défaillances peuvent s’avérer
tranchante et définitive.
C’est alors qu’à deux kilomètres du
Pas de Peyrol, les De Gendt et Van Avermaet se débarrassent pieds sur les cales
du pauvre Grivko. Au train dans le peloton, un peu plus loin derrière, la Movistar met dans la duraille de
nombreux grimpeurs, les éliminant de la course au paletot jaune, comme Navarro,
Zakarin, Costa, Frank Schleck, Supelveda, Vuillermoz, Nibali et le porteur du
jaune qu’est pour encore peu de temps Sagan.
Dans le col du Perthus Van Avermaet fait
flancher De Gendt à 17 km de l'arrivée pour tenter de l’emporter en solitaire.
Dans le peloton, dans la montée au
col de Front de Cère, les muscles cardiaques s’échauffent, dont celui de Romain
Bardet qui distance dans une accélération sans faille Alberto Contador. C’est c’qui disait plus haut Raoul, en
montagne les batailles se règlent dans les percées de flanc, en appuyant fort
sur les pédales, en moulinant en puissance les jarrets.
Résultat, le Belge Van Avermaet donne
un premier maillot jaune depuis longtemps au petit pays d’un roi des Belges,
gagne pour la seconde fois une étape sur le Tour (après Rodez, 2015) et termine la breloque à la
main.
Contador s’en remettra-t-il ? L’attentisme
de certains cadors persistera-t-il à la prochaine ? Raoul Bidard aux
aguets vous le chantera.
De
l’envoyé spécial de LSR,
Raoul Bidard, où l’art de blaguer des traquenards
lors
des ascensions vélocipédiques.
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