Tour de France - Etape 4 du mardi 5 juillet. "Je fais partie des grands" dit Coquard, par Raoul Bidard


Détours en Tour - Etape # 4.
Saumur – Limoges (237,5 km).

Le soleil revient sur le Tour, ce mardi 5 juillet. Je tue le suspens de suite. L'Allemand Marcel Kittel a remporté la victoire Limoges d’un boyau sur le Français Bryan Coquard sur la ligne d'arrivée. Décidément, l’Allemagne en veut à la France. Les pseudo-déclarations d’amour sont des ruses de guerre en état de paix, dirait un Grotius plus nonchalant que d’habitude.

L’étape a été neutralisée, guère folichonne sinon dans son emballage final.

16h41, il reste 16 km à accomplir et les durs autour de Marcel Kittel et autour de Bryan Coquard (dont Voeckler qui s’est démarqué des ronfleurs de la boucle la vielle). Les routes jusqu’à Limoges sont étroites. Les commentaires radiophoniques s’inquiètent des jardinières, des dos d’âne et îlots directionnels. A ce moment-là, la tête de course file à 51 km/h et le peloton à 54 km/h., y compris dans des traversées de villages limités à 30. Imaginez la chute !

A 14 km du finish, il ne reste plus que 14 petites secondes entre la tête et les pelotés du peloton. Mon petit vélo dans la tête me dit que

Sur le bord de la route, des fanions CGT et des calicots hostiles à la « loi travail » fleurissent. Mon petit vélo tout chemin dans la tête me dit que la contestation va s'inviter sur les cols cette année de la grande boucle.

16h54, à 6 km de l’arrivée (notez qu’ils ont parcouru 10 bornes en 13 minutes), le sprint est une évidence.

16h56, le terminus des manchots aspire l’arrivée. Il reste 4 km de course et les ronds-points font cette fois-ci les gorges chaudes des commentateurs de France Info.

Mon Dieu, le bitume se corse. Toute une aventure historique va filer doux en quatre minutes espiègles pour la France.

16h58, il reste 2,4 km et Cavendish et sa bande semblent déjà enfermés.

Sous la flamme rouge signalant le dernier kilomètre, le peloton est flashé à 70 km/h… il y a des produits pour jouer de la pédale à ce rythme.

Kittel, Coquard, le jury des commissaires de course observe la photo-finish pour départager les deux coursiers. Bernard Hinault, peu avare de fleurissements d’expressions convenues insiste au micro de l’onde publique : ce fut un « sprint de costauds, Coquard en a peut-être claqué une ». Youpi, vive la France !

17h02, proclamation officielle : Kittel vainqueur. Une fois de plus, le teuton rabroue notre patriotisme lésé sur le bitume pour 28 millimètres d'avance sur notre franchouillard du jour.

En réalité, nous pourrions oublier les patronymes et célébrer les bras en l’air d’Etixx-Quick Step sur Direct Energie, puisque le jeunot déclare (L’Equipe) : « Je fais partie des grands maintenant. J'aurais aimé lever les bras mais bon... ». Reste qu’arrivé 4ème de l’étape, Peter Sagan conforte son maillot jaune avec quatre secondes gagnées grâce aux bonifications.

N’aimant décidément pas les
étapes de plaine,
Raoul Bidard brandit sa chaîne à vélo




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ce qu'est le syndicalisme libre & indépendant du macronisme-patronat

Aristote à Chartres (statuaire)

Malheur à toi permanent syndical de peu ! (tu ne sers qu'aux fiches policières)