Face à la guerre de tous contre tous, c'est de certitudes qu'ont besoin les Français, par Patrice C.


Cahin-caha.

65 % des Français ne veulent plus revoir Sarkozy(*) et à peine 20 % sont satisfaits de Hollande… Comment construire ce pays et le diriger ?
Les Français ne se déterminent pas : ils rejettent. Le choix est évidemment étroit… l'espoir aussi.
L'attente est faite d'espoir mais ne peut pas éclore avec les beaux jours. Il faut pour cela l'aider, en quelque sorte l'accoucher. Déçus depuis trop d'années, les Français se sont réfugiés dans l'abstinence de leurs prérogatives à exprimer leurs volontés. Ils traînent les pieds depuis très longtemps, se lamentent au point que cela soit devenu l'un de leurs traits de caractère. Le Français est râleur ? Il faut en déduire que ce n'est pas d'hier qu'il est insatisfait ! Où en est le taux d'ulcères en France ?
De quelle insatisfaction s'agit-il ? D'une insatisfaction générale, globale ! Une vraie pathologie du social s'est développée. La situation est telle qu'il faut envisager un traitement qui soit plus proche de la désinfection que de la thérapie. L'espoir a été tué dans l'œuf par manque de soins, d'attention, de volonté.
Un vaste laisser-aller s'est emparé du pays dans sa représentation officielle et légitime. Au mieux, le régalisme n'est plus qu'un mot creux que l'on a trop souvent associé à paternalisme et à assistanat. Aujourd'hui, il n'est plus de rigueur pour de pseudo raisons. Il est passé de priorité à éventuel. Résultat, le Français se sent seul, abandonné. Ni représenté, ni pris en compte et surtout, il n'est plus prioritaire ! Il se sent aussi dévalué qu'une monnaie hors d'âge.
Il lui reste la hargne, la grogne. De celles qui font boule de neige et qui se communiquent plus certainement que la réflexion et le bon sens. Celles qui font l'abandon et qui laissent entrevoir un chemin mal pavé et tortueux. Là où l'on se prend les pieds dans une succession d'anfractuosités qui n'ont rien de naturelles. Qui émergent de jour en jour, toujours plus nombreuses. Elles sont faites de pièges inattendus alors que ceux-ci auraient dû être prévus, envisagés. C'est la confiance qui manque le plus. D'où le repli sur soi-même et la tentation de ne plus faire une nation réunie mais une myriade de cas qui pourtant n'ont rien de si différents les uns des autres. La solidarité, elle aussi, n'est plus qu'un vain mot. Il faut dire que l'exemple n'est pas donné. Par aucune autorité fut-elle morale, éducative ou politique. Nous marchons vers le grand retour des sauvages individualistes et de la guerre de tous contre tous. Celle-ci se fait plus présente chaque jour, plus visible.
La concrétisation se voit, se palpe, se perçoit. C'est l'avenir qui devient visqueux, moite, douteux. Ce n'est pas d'un chambardement dont les Français ont besoin, c'est de certitudes. L'espoir s'appelle droit au confort, à la sécurité, à la tranquillité. Il y a deux horloges qui conduisent le monde et qui ne convergent pas. Celle du temps réel et humain et celle de l'abstrait, du doute, de l’incertain. Le temps humain et le temps qui n'est rien, qui est vide de vie.
Il va falloir remettre les pendules à l'heure…
Patrice C.

(*) Sondage BVA-Le Parisien du 5 juillet 2014.
 
 

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