Le forum d'internet, signe des temps obscurs, par Patrice C.


Les forums de la tristesse.
Les blogs et autres forums, qui sont la face visible de ce que l'on croit être la communication "moderne" entre individus, n'est en fait que le reflet pâlichon de la société française.
La possibilité donnée à tout un chacun de s'exprimer n'est en fait qu'un exutoire sinistre à la morosité et au mépris dont souffrent les Français. Ils sont nombreux à s'adonner à ce genre de défoulement (la preuve !) qui, au regard de ladite société est un bon indice de la santé morale générale, ce dont on se serait bien passé vu les contenus. On se retrouve face à des étalages dignes du café-pmu du Commerce ou du stade de foot. L'expression est la chose la plus mal partagée au monde, car elle requiert diversité et prise en considération. Nous avons affaire là avec une résurgence pétainiste à la recherche d'une idole en mal de réification, à laquelle on offre le peu dont on dispose. Les gens errent à la recherche de leur Graal. On s'identifie, on ne partage pas. Les turpitudes politiques y tiennent le haut du pavé, avec leur cortège et leurs kyrielles d'aficionados assumés. On ne peut ignorer le nombre de "posts" (c'est tendance, coco !) qui émanent d'officines plus ou moins autorisées pour prêcher le pour et le contre et, en la matière, le vomis le partage avec le vide absolu.
Certains lecteurs ou participants, forts certainement de leurs connaissances, de leur suffisance, de leurs croyances, se croient obligés (pour mieux exister ?) de vous administrer des cours magistraux d'Histoire, de géographie ou de droit jusnaturaliste, c'est ce que l'on appelle des arguments, voire des analyses ! On en revient en fait à l'exposition publique, mais masquée, où tout un chacun est à la recherche de ce que Warhol appelait son quart de d'heure de gloire nécessaire. La gloire, fut-elle minimale, pousse à la jouissance. Il ne faut pas le renier. Il est cependant des jouissances qui ne devraient pas s'exhiber.
Il n'est pas étonnant, dans cette configuration sociétale, de ne pas trouver (ou très peu) d'éminents esprits qui pourraient profiter de l'aubaine technologique pour s'exprimer plus et faire œuvre utile. Il faut pour cela chercher (nous vivons une époque où l'on cherche beaucoup et où on trouve peu…). Il s'agit, dans ce cas, de culture avérée et il y a tout ce qu'on souhaite, heureusement. Pour le "reste", on peut constater que la fréquentation et l'expression sur Internet relèvent, dans la majorité des cas, de la classe moyenne de la société. Le trait est facile qui mène à la constatation que tout ce qui est moyen, le reste. Il nous faut donc choisir entre l'abstention totale à une quelconque participation — qui est aussi un recul sociétal — et le repli stratégique vers de plus verts pâturages, ou encore marquer d'indifférence ce qui devient un endroit de peu d'intérêt.
L'usage qu'on fait de la liberté est identique à celui qu'on fait de la démocratie : plus on s'en sert mal et plus elle s'use. S'étonnera-t-on d'apercevoir des remontées d'autoritarisme avant qu'il ne soit effectif, alors qu'il pointe déjà son museau au coin de la rue ?
Patrice C.

 

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