"Faire le job" politique, c'est assurer mieux que ses arrières


Le « métier » politique comme création de richesses.

 
Il y a quelques réjouissances, dès la seconde quinzaine d’un mois où le rouge des comptes bancaires clignote déjà, et sans malice aucune, d’observer que nos élus parlementaires savent abreuver la famille, les proches et ne pas s’agonir dans la pénibilité des fins de mois… enfin des Français heureux de leur « métier » et la juste part du prix de la vente de leur force de travail ! Bel exemple de « socialisme » réel et réalisé, en fait !

M’aventurant à lorgner sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (site : http://www.hatvp.fr) souhaitée par le président Hollande, ma curiosité me mène à lire ce que les députés d’un de mes départements fétiches peuvent bien déclarer pour parfaire leurs piètres conditions tant vantées par certains d’entre eux qui souhaiteraient le plus de mandats possibles.

Au-delà des cas évoqués dans la presse d’untel employant son époux, épouse, fils et filles ou compagnes, d’untel émargeant à quelques cabinets de consultings, avocats, lobbyings, relations institutionnelles avec une marque ou une entreprise des médias, nous nous apercevons avec grande joie qu’au moins chez les parlementaires, « travailler plus pour gagner au centuple » confine à la vocation indigente des électeurs peu prompts à dénicher de quoi alimenter une meilleure assiette financière.

Beaucoup de « nos » élus exercent des activités de consultants (dans le transport, la santé, le social…). Surtout, ils servent d’interfaces sur pieds entre les entreprises et les activités législatives. Le plafonnement étant ce qu’il est, devenir avocat en un tour de main permet d’éviter ce plafonnement des revenus d’élu (on lira le très instructif article de Marianne publié en janvier 2010 sur la question : http://www.marianne.net/Nos-deputes-preferent-les-robes-d-avocat-_a184369.html). On n’est jamais loin du conflit d’intérêts.

Imaginez donc un peu un élu de la République faisant tout, mais vraiment tout pour préserver au sein de ses activités législatrices l’intérêt d’un client qui vous rétribue. Imaginez qu’un cadre d’entreprise soit à la fois payé par l’entreprise A et l’entreprise B pour un même marché… inconcevable, irrégulier pour la bonne probité de la concurrence !

Ce ne sont pas là ces petites observations qui nous attirent l’œil. Ce qui reste étonnant, ce sont les multiples présidences assumées par certains députés-maires. Et là, la surprise est de taille quand on voit les émoluments de 15.000 euros l’an pour présider ou vice-présider un syndicat de traitement des ordures ménagères, des 5 à 8.000 euros l’an pour assister à un conseil d’administration d’un établissement public (hôpital, OPHLM, maisons de retraite, etc.), tout cela cumulé avec d’autres fonctions. Nul étonnement ensuite qu’il soit bénéfique de pouvoir octroyer 41.000 euros l’an à son compagnon dans la vie pour être membre-collaborateur de son cabinet.

Ces mêmes parlementaires durcissent les lois sociales en matière de travail, retraite, protection sociale, etc., arguant qu’il faut savoir faire preuve de solidarité en cette période de « crise »… la crise se présente en réalité comme une solution rhétorique pour faire avaler des pilules énormes dans le gosier de ces cochons de citoyens qui ont besoin de bons maîtres patenôtres.

Souvent, on nous dit que la démocratie, pour vivre et vivre efficacement, coûte un peu. Certes ! A ce point d’entremêlements divers, on n’a pas inventé mieux pour s'arrondir à peu de frais. D’ailleurs, les jeunes gens se poussent aux portillons de tous les partis pour candidater à ce job de rêve. La question de la représentation nationale pose autant de problèmes qu’elle en résout. Viendra un jour l’absolue nécessité de s’interroger sur la « professionnalisation » du mandat politique. Il en ira de même pour les mandats syndicaux et associatifs parfois tout aussi rémunérateurs. Bien entendu, on nous rétorquera au populisme. Et pourquoi ? La manne de pouvoirs symboliques et d’argent est si forte que, soyons-en persuadés, l’unité gauche-droite s’exprimera pour ceux qui font « le job », selon la belle expression du prédécesseur de François Hollande à l’Elysée. La recherche du bon régime politique n'est sûrement pas terminée tellement les hommes s'adaptent et contournent à leur profit des règles ou pratiques pourtant presque exemplaires à leur début...

LSR

 

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