Un autre monde s'instaure & il est dangereux, par Patrice C.


Le fil du temps.
Sur l'échelle des valeurs humaines, que valent aujourd'hui les papiers consacrés aux politiques ? Face à tant de haine, de misère, de morts, est-il bien nécessaire de parler — et je ne dis même pas informer — de la vie politique ? Que représentent maintenant, à l'heure de Gaza, de l'Ukraine et de tant d'autres endroits où l'on meurt d'abord avant d'avoir lu et connu, la petite vie tranquille de quelques personnes devenues transparentes ?
Que pèse dans la balance les soucis politiques intérieurs dont certains continuent à faire leurs choux gras ? Les prises de position superficielles paraissent bien mesquines alors que tout devient grave. Il n'y a plus que des sujets importants. Il n'y a plus que des sujets prioritaires. Une tension s'installe à l'aune d'événements beaucoup plus graves. On découvre que, finalement, l'important n'est pas là, pas ici. Le besoin de concret est satisfait par l'actualité grave. Le reste… Parcourir les titres de la presse, c'est se demander où l'on habite. On ne valorise plus qu'à condition d'une importance en termes d'humanité, celle qui concerne les droits, les devoirs et les priorités indispensables. La poussée se fait de l'extérieur et depuis les valeurs essentielles.
Que valent, que pèsent les papiers sur les partis politiques face aux nouveaux droits d'asile ? Que valent les sujets sur l'omerta de la vie des affaires face à la justice ? L'évasion fiscale face aux djihadistes syriens ? Quel intérêt peut on décemment encore avoir sur l'avenir de l'UMP, des villes du FN, de l'amende de la BNP, de Moscovici à Bruxelles et de Montebourg à Bercy, etc., alors qu'on tue plus de cent personnes à Gaza, surtout des enfants ? Il s'agit bien de ça : de l'importance très relative de la vie. Le recentrage se fait sentir sur les priorités. Heureusement ! La différence, c'est l'écart qui existe entre ceux qui ont de la chance et ceux qui n'en ont pas… la perception que finalement tout repose sur quelque chose de pas très solide, de précaire, d'illusoire. On peut remettre en question tous les jours nos certitudes et notre course en avant, notre fuite. On est toujours rattrapé par le "dur", celui qui ne pardonne pas, qui ne fait pas de cadeau.
Cependant, on entretient l'illusion. Quand je dis on, personne n'est exempt. La vie serait-elle devenue un vaste jeu de dupes ou nous rattrape-t-elle et nous rappelle-t-elle notre petite condition de mortels ? En tout cas, il faut nous pousser, nous bousculer pour qu'on réalise l'ampleur des désastres. On s'identifie. N'allons pas jusqu'à la victimisation ! Assumons !
L'information se fait dans et par la rue. L'ampleur de l'importance des sujets se jauge à celle des participants. L'essentiel devient quantifiable. Ce qui manque le plus : le recul et l'analyse. L'amalgame est frère de confusion, mais aussi faux-frère et faiseur d'indifférence. Il n'y a que lorsque la prise de conscience est quantifiable et massive, si possible, que l'impact réveille les doutes et les scrupules. C'est aussi un conducteur de connaissance qui amène à s'informer sur le fond des sujets et à découvrir sa propre relativité face aux événements que subissent d'autres.
Le courant indifférentiel serait-il arrivé à son terme ? Il faut l'espérer pour que ces autres ne servent plus de catalyseurs à notre renouveau.
Patrice C.

 

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