méfie-toi du Paris-Saint-Germain (PSG)


Sous le maillot, un cœur qui bat ?

Je ne sais pas vous, mais moi, depuis déjà quelques années, j’ai une méfiance naturelle et préventive dans les réactions de tout bipède de 10 à 70 ans arborant les couleurs du PSG sur un maillot, une veste, un bonnet… une écharpe.

Frappés de l’emblème de l’équipe-phare du Qatari, tous ces humains aux colifichets « m’interpellent », comme on dit. L’identitarisme de ces fans (abréviation de « fanatiques », rappelons-le) dépasse le seul sport footballistique. Il sert à se distinguer dans la foule hors les journées de championnat, à s’assembler non pour fêter les exploits de ses millionnaires en culottes courtes et crampons, mais à revendiquer bien plus que des scores : des bagarres, des incivilités commises généralement en groupe (se cacher dans le collectif tribal), un clan, une bande, une intention politique sécessionniste et aux diverses variétés dans les orientations. En effet, le PSG attirait naguère les hooligans, les « fachos » et autres skins… mais aussi de simples adeptes de la baston de rue. De nos jours, il emmaillote toute une galaxie de tendances politiques fascistoïdes de droite et de gauche, de communautés pseudo-religieuses et d’appétences pour telle chanteuse dépoitraillée de R’n’b, ou tel leader de réseau social (autant dire rien dans l’absolu, mais énormément pour une majorité de néo-beaufs).

Le phénomène du port du maillot n’est pas nouveau. Dans les années 70-80, le maillot vert de Saint-Etienne rassemblait des supporters bon-enfants et toute la célébration du petit peuple d’ouvriers et employés qui affichait sa fierté locale et sportive. Auprès d’autres clubs et d’autres sports, le maillot revendiquait une appartenance sympathique, une promotion de ses couleurs, de la pratique de son sport, tout cela très majoritairement dans un esprit festif et pacifique.

Aujourd’hui, la frappe de l’effigie du PSG, comme un fait exprès, se trouve toujours sur place des mouvements de foule, des petites attaques agressives au quotidien (l’écharpe pour camoufler son visage, pour attraper un quidam ou pour se protéger du gaz lacrymogène) ou plus simplement des excités qui se croient tout permis dans les transports publics parisiens se sentant plus chez eux que tous les autres voyageurs.

Le tribalisme a repris, dans cette guerre culturelle tous azimuts, des couleurs de grégarisme : ma tribu lance une attaque contre ta tribu, pour conquérir ta femme, ta viande, la gloire éphémère.

Dès lors, même le gamin arborant fièrement le tee-shirt aux armes du PSG est un trouble potentiel à la sérénité de la déambulation dans les villes joyeusement urbanisées. Il veut faire comme les grands fauves, les imiter, suivre leur chemin. Il ressent le vide de l’existence sociale-historique et politique, les douleurs sociales et professionnelles de sa famille, de son pays. Il a besoin de croire en une religion sécularisée, simpliste et fondée sur la volonté de puissance et la peur, le muscle et le sang.

La reproduction des imbéciles n’a pas d’âge.

Passant, sois sur tes gardes dès qu’un maillot du PSG circule sur ton trottoir… et je ne parle par des sticks plastiques à l’arrière des voitures, là, c’est signe de bières jetées par la fenêtre en roulant.

Bref, sous le maillot du PSG bat une batte irrédentiste et grégaire.


LSR

 

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