Paris se meurt (1)
Les petits métiers de Paname se perdent.
Dans l’ombre, les affichistes
réclament des leurres entre deux petits noirs au café du coin.
D'aucuns oseraient affirmer le contraire ?! |
L’effet bleuté-orangé de l’aube
finissante au-dessus des toits de Paris rend héroïques les gars qui partent au
turbin échelles sous le bras et long rouleau à l’épaule. Au chagrin, pour
d’autres.
Auparavant, au petit matin, ces
travailleurs du métro que personne ne regarde jamais jouaient au flipper près
du zinc. Fini le jeu à boules d’acier. Les bastringues n’ont plus l’âme
laborieuse ; s’y joue plutôt là la finasserie et l’art de la galerie. La
Courtney Love de bureau à chien-chien à la mode vient chiner sa première
imitation de Poussin avant de s’envoyer un brunch
sous le gosier avec son mec-Jules, un gaillard à la coule étudiant à l’Essec,
école sérieuse s’il en est. A 16 heures, on se sépare. C’est goûter après dans
le Marais avec deux copines. Le Jules, lui, va faire un peu de console entre
potos.
Bastille s’effrite. Coincé entre
Gare de Lyon et Saint-Paul, tout un monde s’exonère des envies de cuite
matinale. La nuit, les clodos recherchent des bouches chaudes à proximité de la
gare pour dormir ; les fêtards retardent un coucher nauséeux au Café Français, vue sur le Génie doré.
Les affichistes, eux, observeront Paname la larme à l’œil de leurs rêves enfouis ;
leur De profundis colle la dernière
créature relookée d’un Dim up.
LSR
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