1er mai, la gauche syndicale porte sa croix

Syndicats boursouflés. Sous la pluie parisienne, quelques syndicalistes de profession et vagues militants politiques aux idéologies en berne vont défiler, comme d’habitude, de manière éparpillée. Les plus nostalgiques rêvent du « grand soir » au sommeil de leur foi, l’esprit de sérieux en bandoulière et la morale d’acier qui vous condamne d’un seul mot : traitre, oisif , jugent-ils. Les autres, plus concrets, préparent en sous-main de fertiles négociations pour une place au chaud de la carrière politique. La plupart font procession sur leur jeunesse, la Vierge brandie en moins. Quelques paltoquets besogneux ont mission de vendre des brins de muguet pour remplir les caisses de leurs partis respectifs. Ca vous passe mieux entre les mains que les journaux révolutionnaires, ces fruits de longues resucées dialectiques où l’analyse finale sert l’éternelle domination du véritable chef qui guide les doigts du rédacteur. Dans les années 1980, les repères sonores ...