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Le "pouvoir législatif" forme une institution sanitaire comme une autre

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Les instances sanitaires vous veulent en forme sur le mirador. La démocratie pluraliste, dans sa vocation hygiéniste pour la pureté des causes justes et bonnes pensées, a construit des édifices savamment orchestrés sur les fondements de l’équilibre , la recherche du bien commun et la position commune favorable au plus grand nombre. Autrement dit, ces abstractions trouvent leurs larrons pratiques dans ce que l’on appelle équilibre des pouvoirs pour le premier, intérêt général pour le second et le si doux au palais démocratie représentative pour le troisième fondement. Institution glaneuse de bonnes morales et pensées communes, l’assemblée ( qu’elle soit nationale, populaire, des Lords… ) s’instaure avant tout comme une institution sanitaire tout ce qu’il y a de plus banale dans son goût pour récurer, nettoyer, anticiper la venue des rongeurs, asperger de détergents les égouts sinueux que les hommes vulgaires font de notre contrée spatio-naturelle en ne désirant pas suivre...

Un si brillant avenir

Eloge de la main qui broie. Se serrer les coudes entre copains-copines d’une même promotion relève de l’ordre du normal, après avoir fricoté sur les mêmes bancs, après les combats acharnés sur les mêmes manuels, les échanges de notes et consignes pour un mémoire, un examen, un concours. Surtout, il en va d’un clignement de l’œil éternel pour un avenir censément radieux. En sortir revient à une prouesse puisque l’entraide n’est pas forcément la règle entre étudiants. Nul n’ignore plus aujourd’hui la concurrence accrue entre les formations universitaires dites d’«  excellence  » ( dans le jargon du ministère, tout doit verser dans l’ excellence). Province contre Paris, universités contre écoles, rivalités entre filières… un abrutissement général sectionne, sangle et diversifie à foison. Il est de bon aloi de créer de l’anecdote brutale sur tel cursus pour qu’il ne ressemble à nul autre pareil. C’est bon pour le présent, finaud pour la sensation d’avoir vécu une année...

La chasse parisienne, argentique au poing, par Patrice

Au bonheur des uns et des autres. Quand je suis arrivé à Concorde, après avoir passé plus d’une demi-heure dans le métro, je savais que par ce beau dimanche d’octobre, j’allais satisfaire une curiosité qui ne concerne que moi. En égoïste confirmé, j’avais choisi les Tuileries au moment de la Fiac pour son expo hors les murs qui ne manquerait pas d’attirer le chaland et de lui procurer une belle occasion de s’y frotter. Ce qu’il ignorait, ce dadais, c’est que cela pouvait être jubilatoire pour un œil acéré toujours à l’affût du ridicule qui ne tue pas. Qui plus est, un œil muni d’un appareil photo. C’est donc en quête d’incongruités pour fil conducteur que je descendais dans ce qui pouvait être une arène. La “ mission “ que je m’étais fixé était celle-là : chasser l’incongru, voire le ridicule. La méchanceté n’était pas le guide de mes pas, seul l’amusement, la dérision, le ridicule était au programme. Les Tuileries sont un endroit maléfique, en quelque sorte. Lie...

Manger sain partout dans le monde

Au pays des droits de l’homme, des chats et de la diététique. La faim dans le monde, les ouragans, la guerre, l’obésité et le racisme, c’est sûr, c’est pas joli-joli dans le monde pacifié que nous voulons. Faut de l’engagement. Du vrai, du certifié droits de l’homme … Décidé, mais non sans mal, à devenir gentil, je mijote quelques idées géniales à défendre bec et ongles auprès de mon entourage. Faut pas que je me trompe de combat, la lutte est super dure, les méchants sont légion, autant que les chasseurs dans les campagnes… Le meilleur moyen de passer à la postérité dans mon immeuble est de me faire connaître pour un combat juste . Le chômage ? Les sans-abris ? Trop de concurrence dans ce secteur, trop de traîne-savates à déranger dans leur éthylisme et procédures de divorce. J’hésite entre la lutte contre la faim dans le monde et l’obésité dans les quartiers. Je ne sais pas encore, je ne parviens pas à trancher. Pas évident de trouver une noble cause. Mon a...

Avec Céline Dion, j'aime aimer tellement c'est beau d'aimer

Programmes sous vide. Vide et Bien font fortune ensemble. La fête qui les réunit souvent s’estompe au profit de larmes toutes commerciales au travers d’une dispense de guimauve chantée ou filmée. Il s’agit avant tout d’une fête inversée destinée à faire vibrer la corde émotive des bipèdes qui recourent aux bons sentiments pour se sentir d’abord vidés puis remplis d’aise à mieux apprécier leur existence terne dans des pavillons acquis à crédits, téléviseurs allumés à proximité de quelques dentelles aux vitres du salon, autrement appelé «  pièce à vivre  ». Ainsi apprend-t-on que Céline Dion va diffuser prochainement son opus tant attendu dans les bacs. C’est sain. Au-delà de Céline, tout un espace s’entrouvre. Céline Dion est à la chanson ce que la grille du loto est au joueur impénitent : une espérance condamnée d’avance. Figure de la sainte cathodique, Céline Dion cultive sa messe dans l’industrie du son et du show à Vegas . Elle brasse nos bons sentiments d...

Question sur la photographie, par Patrice

La photographie : art ou information ? En dehors de toute réalisation purement artistique, c’est-à-dire de création pure ayant pour base le procédé physico-chimique originaire de la photographie ou de reconstitution artificielle de faits et de situations à caractère sociétal, toute photographie pratiquée in vivo ne peut être qu’information. L’art peut être chez lui dans la rue si l’on se sert de l’endroit pour extrapoler et/ou fabriquer autre chose que ce qui y existe, en utilisant les potentiels offerts que sont la lumière, la géométrie, le mouvement. Toucher à l’humain dans l’un de ses environnements relève de l’information ou de l’étude. C’est ainsi que j’approche la société : sur son terrain et y compris à son insu, en respectant sa présentation, ses formes, sa vie. D’abord aimable distraction pour bourgeois aisés et incapables d’être autre chose que reproducteurs d’œuvres peintes, la photographie a conquis ses lettres de noblesse au rayo...

Lire aujourd'hui, par Patrice

Dans la lecture, c’est l’attrait qui manque le plus. Ce qui manque, ce n’est pas l’envie de lire ou d’écrire au vu de ce qu’on peut entendre et lire par les temps qui courent, c’est de trouver le fil. Celui qui permettra de dérouler la pelote, car c’est d’une pelote, d’un ensemble de choses liées les unes aux autres qu’il s’agit. Rien d’autonome, d’indépendant : tout est lié. Les quelques lectures saines qui subsistent, saines car elles viennent frappés nos convenances et remettre en question le quotidien soporifique, en un mot elles viennent nous perturber sinon on devient vite conservateur et gâteux, ne sont plus guère de ce monde. Si vous comptez sur le Goncourt et tous ses petits frères et sœurs pour remettre en question la société ou vous apporter de l’eau fraiche, je vous souhaite bien du plaisir quoiqu’un peu faisandé. Surtout, ne pas déroger, ne pas bousculer les habitudes, les convenances. Depuis qu’on nous “ tartine “ avec des écrits qui n’ont guère évo...