"Faces cachées - 1980-2015", exposition photos sur le Chili, Patrice C.
Chili d’hier et d’aujourd’hui.
C’est à une forte exposition que nous invite la Maison de l’Amérique latine à Paris.
Elle s’intitule « Faces cachées, photographie chilienne
1980-2015 », jusqu’au 30 avril.
Elle regroupe les œuvres de six photographes répartis
sur trois générations de chiliens qui ont donc vécu les époques les plus dures
qu’ait connues le pays contemporain.
Parmi les plus anciens, qui ont connu à la fois le coup
d’Etat de 1973 et la poursuite de la politique répressive de Pinochet, c’est l’approche
politique de la situation qui est rapportée par les frères Hoppe, Alvaro et Alejandro.
A l’évidence, le deuil n’est pas fait de cette triste
page de l’histoire du Chili comme continue à le faire vivre le travail de José Pablo Concha qui consiste à
imprimer les visages des disparus de la répression sur des carrelages et à les
coller sur un mur de Santiago.
Cela peut expliquer que parmi les plus jeunes, telle Zaïda Gonzàles Rios qui tente
d’exorciser les traces laissées dans la vie des femmes par des photos coloriées
à la main ce qui leur donne un air kitch, le mépris pour le monde
ecclésiastique confine à la provocation profane.
D’autres, de la même génération, se sont sentis
investis d’un devoir de mémoire envers les peuples traditionnels du Chili. Ils
reconstituent la vie et les coutumes d’anciennes tribus, elles aussi
martyrisées par la dictature. Ils entendent faire revivre les racines
culturelles d’un pays très divers pour mieux repartir, peut-être, et faire le
pont au-dessus de la période honnie.
Luis Navarro Vega,
qui a découvert des fosses communes et fut emprisonné et torturé, se cache
toujours chez les gitans dont il immortalise les rites.
Leonora Vicuña
consacre ses photos au peuple Mapuche qui forme le peuple de la terre.
Finalement, une exposition pas si diverse que cela.
L’ensemble est cohérent dans le cadre d’un exorcisme jamais abouti pour le
peuple chilien.
Patrice C.
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