Droite décomplexée, par Patrice C.

L'avènement de la bourgeoisie décadente

Il en va des modes dans leur ensemble qui viennent heurter la société telle quelle est. Cet esprit du paraître vient renforcer l'appartenance sectaire à une caste dont les attributs sont faits de signes extérieurs et de comportements qui vont à l'encontre du plus grand nombre et sont de ce fait antagonistes et provocateurs.
 
Afficher sa différence ne passe plus seulement par le paraître, il concerne aussi le réfléchi, l'analyse et finalement le rejet vers l'extérieur à son cercle de connivences. Acquis sur les bases d'une rencontre fortuite entre l'être et le paraître, la distinction identitaire s'affirme par l'amalgame et le besoin d’une différenciation jusque-là inassouvie. La construction identitaire est sœur du grégarisme réconfortant, sécurisant. Les ambitions à satisfaire bien que mal définies, la quête se fait sur un panel de choix qui vont de l'accoutrement à l'humour qui se veut, bien sûr, intelligent. Dans ce cas, intelligence et apparence sont les deux critères à mettre en évidence. La recherche se fera selon ces deux critères totalement subjectifs, car le besoin est prégnant et souvent urgent d'exister selon ses propres besoins et définitions. D'où le besoin urgent d'être, de paraître et de se reconnaître.
 
La conjonction se formera par l'approche et l'adhésion à des règles indéfinies mais conjointes. D'où la fréquentation de lieux et la collation de signes identitaires. Le premier contact donnera lieu à l'échange hésitant de signes révélateurs de son identité sociétale. C'est ainsi que seul(e)s les plus hardi(e)s et décomplexé(e)s, et aussi les plus sûr(e)s de leurs choix et de leur volonté s'ouvriront la porte de leaders.
 
Parmi les apparences rendues publiques, la conjonction des ensembles se trouve confortée par l'adhésion et la reconnaissance de ce que l'on considère comme un besoin qui, enfin, peut s'exprimer librement et sans complexe, sous forme de délivrance. On retrouve là la même passion ou le même mépris partagé, mais qu'il est réconfortant de partager.
 
Se forment ainsi des cercles de connivences autour d'axes culturels, politiques et sociaux tels que l'admiration pour certains individus publics qu'ils soient artistes, ou du monde médiatique ou politique, et d'affinités envers des endroits.
 
Il s'agit au final d'un sectarisme, de la recherche identitaire de vivre "entre soi", de refuser tout amalgame avec l'ensemble de la société considérée comme vulgaire et de crier haut et fort que seules nos valeurs sont les bonnes. Le partage d'une forme de littérature (Houellebecq), d'art (Woody Allen), de télévision (Canal+), des endroits "à la mode" (bling-bling), de politique (Sarkozy), le tout sur fond de bon-chic-bon-genre.
 
Il s'agit ni plus ni moins que de se fermer à "l'autre", de vivre en vase clos, comme savait le faire la noblesse défunte et comme sait encore le faire la bourgeoisie décadente et ridicule dans un environnement contemporain où elle ne représente plus qu'elle-même et où elle ne fait que cultiver ses tares et son arriération.

Patrice C.

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