Le paradoxe du commis d'office, H. Cayre (2004)

« Restait un dossier potentiellement payant qui passerait devant le juge des libertés. Potentiellement, car si par extraordinaire ce magistrat décidait de le laisser repartir sous contrôle judiciaire, j’avais fait une journée pour rien. Seule l’incarcération du prévenu fait manger l’avocat. Si l’avocat sort, l’avocat retourne à la case départ ; il ne gagne pas ses trois cents euros. Cela allait à l’encontre de mon intérêt de débusquer des nullités dans le dossier de ce pauvre type, de tenter de le maintenir en liberté. Cela allait à l’encontre de mon intérêt de faire mon métier. La racine de marronnier, le grotesque du monde. Le paradoxe du commis d’office. »
 
Hannelore Cayre, Commis d’office, Ed. Métailié, coll. « suites », Paris, 2004, p. 26.

 
 

 

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