L'hôpital (1ère partie), TENON, par Patrice


Triste constatation à Tenon
par Patrice C.

 

Hôpital Tenon
En besoin de devoir subir l'une de ces petites interventions chirurgicales sans danger auxquelles on n'échappe pas, me voici "incorporé" dans un établissement de l'AP-HP pour 24 heures.
D'abord, l'arrivée en ces lieux qui ne préfigurent jamais la joie et le bonheur se double d'une impression générale de laisser-aller : des gens pleins les couloirs (des visites en chambre à 6 personnes ou plus), d'un tohu-bohu digne de la foire du Trône entre ceux qui bossent, ceux qui souffrent (plus ou moins) et les autres (mais qu'est-ce qu'ils foutent tous là ?). Après, de l'état général des lieux : c'est vieux (Tenon), c'est mal entretenu, faut pas être regardant (et pas que des détails). En un mot : ça ressemble au bordel pendant la débâcle ! On a un peu l'impression d'être dans un hôpital du front en temps de guerre ou peu s'en faut.

salle de garde de Tenon, vue générale
L'arrivée dans "votre" chambre (double) vous plonge immédiatement dans des états médicaux rétrospectifs proches de l'apocalypse, si l'on s'en réfère à votre voisin de chambre. Visiblement, on ne fait pas (ou on n'a pas le temps de le faire) le tri entre les graves et les moins graves. Si pas immunisé, s'abstenir… La confrontation à la misère des peuples peut être violente. Le lit est fait et bien fait mais il n'attend pas que vous vu qu'il se trouve en position haute (très haute même) et que "démerdez-vous pour le baisser", ce que vous faîtes si vous n’êtes pas trop manchot.


salle de garde, Tenon, des médecins caricaturés
Vous voici planté dans l'univers médical tous azimuts. Ici, c'est hépato-gastro-entérologie. Bon ! Alors qu'est-ce je fous avec un voisin de lit qui relève de la pneumo ? Qui en relève, c'est bien le moins puisqu'il râle, crache tout ce qu'il sait et peut et fait partager à qui veut ses douleurs et son état de décrépitude et de dépendance avancée. La prise en charge personnalisée n'a visiblement fait qu'effleurer un personnel en sous-nombre, un peu débordé et qui donne l'impression de travailler sur un marché populaire et hebdomadaire. Alors, les difficultés personnelles des patients… on n'a pas que ça à faire !
L'étape suivante consiste -pour moi- à attendre d'être pris en charge jusqu'au lendemain matin, date de l'examen en question. Bonne nuit dans ce climat un peu délétère proche d'Apocalypse Now !
Tenon, salle de garde, l'appétit du corps médical vient en mangeant
Les relevés personnels se font quand même bien et avec tout le folklore induit par un personnel un peu "sonné" et parfois surprenant dans son approche, mais qui assure. Y'a plus qu'à… Dîné tout à fait respectable dans sa composition, son aspect et son goût (on n'est pas sur Air France, quoique) avec la télé que fait fonctionner le voisin… merci ! et vite, j'attrape mon bouquin.
Les découvertes se suivent et se ressemblent quant à l'aspect de l'établissement où il ne faut pas s'étonner de voir des carreaux de céramiques disjoints dans la salle de bains-WC, des joints de lavabo qui ont fait leur temps et, bien sûr, pas de tapis de toilettes par terre (et puis quoi encore ?).
 
Patrice C.

A suivre, soins et annexes.

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