Sarko II, schlak !, par Patrice


Relents historiques.

Les meetings de Sarkozy me font invariablement penser à ces scènes dans des films historiques en costumes, genre "Le Bossu", ou "Les Quatre mousquetaires".

Bien sûr, je, tu, il(s), elle(s) n'y étions pas puisqu'il s'agit d'Histoire. De la grande Histoire, et cette impression de déjà vu, je la dois au cinéma "en costume". Ça me fait d'autant plus plaisir que cela me rajeunit, et c'est toujours bon à prendre. D'autre part, le côté méphistophélique et hors les costumes, je trouve que c'est parfaitement raccord avec le temps, les gens et les circonstances. Je me revois assistant à la projection de ces turpitudes historiques et apprenant quelque chose sur notre histoire commune. Ah, le duc de Guise… Ah, la Saint Barthélémy… Les embrouilles au sujet du collier de la reine (les ferrets de la reine…). Quels bons souvenirs, quelle jouissance ! Hors les performances sportives de Jean Marais, cette gouaille qui passait quand même mieux que celle de Depardieu dans Monte-Cristo (une pure horreur).

Aujourd'hui, le cinéma s'appelle télévision au quotidien. Voir Sarkozy s'exhiber sur une estrade devant des aficionados forcément conquis et triés sur le volet pour faire la claque… C'est effectivement du niveau Depardieu ! Par contre, pour ce qui est de l'essence du sujet et de son décalage historique : pas de faute. Nous sommes là clairement dans le contexte, dans la situation d'une fourberie, d'une intrigue malsaine qui vise toujours à prendre le pouvoir et à assassiner les opposants. Si j'étais Bruno Lemaire ou Mariton, je me méfierais… N'empêche, au-delà du pitoyable spectacle qu'offre Sarkozy, ses tiques, ses mimiques de camelot et ses complexes d'infériorité physique, il y a du duc de Guise dans ses spectacles. La chasse est ouverte aux opposants que l'on méprise et dont on n'a qu'une envie, celle de les passer par le fil de l'épée. Nous revoilà en plein XVIe siècle, le panache en moins, mais avec les mêmes casseroles ; les mêmes buts entraînant les mêmes moyens.

Toutes ces mamies pouponnées, apprêtées, relookées qui s'agitent. Ces papis pourtant dignes et certainement fiers de leur descendance et qui viennent s'exhiber et extérioriser des sentiments vindicatifs vis-à-vis de "l'autre", de l'ennemi de classe, et si ce n'est pour moi, c'est pour mon petit-fils et ma petite-fille. L'instinct protecteur, voilà ce que Sarkozy réveille chez ses admirateurs. Et "Que la bête meure" disait Jean Yanne.

C'est donc bien d'une corrida qu'il s'agit. Plus le spectacle avance dans le temps, et plus les banderilles se font mordantes. Il faudra qu'il fasse durer le plaisir jusqu'à la mise à mort qu'il espère administrer, infliger à l'ennemi, forcément. Car il ne s'agit plus et depuis longtemps d'adversaire, mais d'ennemi. Sarkozy a d'ailleurs récupéré ces deux parties de la société : les insatisfaits chroniques et mal aimés qui se sentent dépossédés de leurs pouvoirs et de la reconnaissance que, croient-ils, on leur doit, et ceux qui sont depuis toujours incompatibles et irrémédiablement ennemis de classe, les gueux. Ils n'en sont plus à se réunir dans des catacombes ou des prieurés abandonnés en rase campagne. Ils peuvent louer des salles "faites pour ça". En plus, ils peuvent même transmettre leurs (d)ébats. L'"ennemi" est bon, je crois. Il faut pourtant se souvenir, qu'avec "ces gens-là", il ne faut pas finasser, faire le beau, le généreux. Il ne faut pas être bon. Jouer leur jeu, c’est être faible, perdant. Il faut les casser dès la naissance de toute velléité, de leur différence revendiquée.

Il ne faut pas laisser prospérer, exister de tels ennemis et les traiter comme tels. Dès le départ : schlak ! La coupure ! Tout de suite ! Etre démocrate, c'est être considéré comme méprisant et faible, et ça, ils ne pardonnent pas. Alors, pas de demie mesure : tout de suite le falot ! Vivre avec "ça" à ses côtés, c'est jouer avec le feu et on finit par se brûler. Il y a urgence et elle s’appelle efficacité radicale.

Patrice C.

 

 

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