Un "système" en camaïeu, par Patrice
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Le "système"
qui conduit à la déliquescence, à l'effritement et finalement à la disparition
de la société en tant que structure sociale collective, participative et
collectivement responsable, n'existe plus. Des décennies que les gens sont
absents, inexistants socialement et collectivement parlant. Le "système" n'a pas de nom donc il
n'existe pas. Il n'est pas identifié comme tel. C'est quelque chose d'informe
que l'on nomme ainsi par défaut. Il s'agit en fait d'un ensemble d'abandons,
d'absences, de désertions. Ce fut une société, c'est devenu un système inerte,
une masse visqueuse, un ectoplasme, un zombie de ce que l'on appelait (avant) une société. Il procure un rejet,
un écœurement, un dégoût. Certains l'entretiennent par facilité, par
complicité, par calcul. Ils ne représentent plus qu'eux-mêmes mais se gardent
bien de le laisser voir car ils en vivent. Comme la crise financière, cela
participe d'un délitement généralisé et appartient de façon structurelle à un
mouvement sociétal qu'à défaut on baptise "système" faute de pouvoir l'appeler autrement, alors qu'il
s'agit en fait du résultat d'un désintérêt généralisé, d'un manque total de
confiance et de visibilité ressenti par les sociétés "installées" dans le confort et la certitude que demain on
continuera de chanter.
Imagine-t-on qu'il puisse y avoir une volonté organisée
de fabriquer un système en vue du pourrissement généralisé des valeurs de la
société planétaire ? Imagine-t-on que cela puisse s'appeler ultralibéralisme
ou toute autre formule "moderne"
telle que mondialisation, globalisation, nouvellement nées et bien pratiques à
utiliser pour expliquer l'inexplicable ? C'est un leurre qui cache à la
fois l'incompétence et l'impuissance de réaction de toute la société, et pas
seulement française. Il s'agit d'un syndrome qui touche toute la civilisation
occidentale et qui, bien sûr, est manipulé, utilisé pour accélérer la
décomposition des sociétés évoluées du monde. On instrumentalise, voire on
"aide" au pourrissement pour
mieux subvertir l'existant au profit très intéressé d'un projet de
reconfiguration de la société. Il ne s'agit évidemment ni d'une cabale ni d'une
paranoïa quand, dans le même temps les USA manipulent les fondamentaux
structurels de la société via leur volonté
de mainmise et d'hégémonie totale sur le monde. Le monde est désormais unipolaire,
les Américains n'ont plus d'ennemis avec qui partager le pouvoir. A travers des
instances comme l'OTAN, qu’ils maintiennent comme valeur totémique alors que l’adversaire
a jugé plus digne d’abroger le Pacte de Varsovie, et les contrats d'échange
commerciaux, ils installent leur pouvoir unique et illégitime car issu d’un
abandon de l’adversaire. Gagner par forfait n’est pas glorieux et, il faut bien
l’admettre en aparté, et vivre avec que l’on a vaincu sans gloire et qu’il
s’agit en fait d’un vol.
Tout devient suspect s'agissant des composants
essentiels de la société mondiale tant cette volonté est forte et prouve
qu'elle veut s'installer comme unique référent mondial. Il n'y a pas système,
il y a volonté de s'approprier et de diriger. Cela est d'autant plus aisé que
d'autres soucis tout aussi fabriqués occupent les sociétés occidentales :
le chômage, la sécurité, le terrorisme, etc. C'est la déliquescence due à
l'abandon des prérogatives sociétales et politiques des sociétés évoluées qui
ont préparé le terrain à la prise en main par une entité organisée et en
attente de se saisir de l'opportunité de régner sur le monde par tous les
moyens : politiques, économiques, culturels.
Que sont à côté de cela, les querelles de partis
politiques ? Les tendances étudiées, décortiquées, qui n'ont en fait comme
finalité que d'"amuser" la
galerie. Quel poids pèse le fait d'aller
voter ou pas, pour celui-ci ou celui-là ou de ne pas aller voter ? Rien
car, comme disent les enfants : "Ça
compte pour du beurre". Ne pas voter ne profite ni ne nuit à personne.
C'est une manipulation comptable. Aucun calcul ne peut prouver que ce qui nuit
peut a contrario profiter (ce serait aussi prétendre le contraire),
que l'absence peut exister. Ce sont les jouets qui restent, qui demeurent
publics et visibles mais qui n'ont aucune incidence, quasiment aucune valeur à
l'échelle d'un monde entre les mains d'une seule puissance et qui n'a comme
occupation que de s'attribuer et de renforcer son pouvoir par seul souci de
posséder et de ne pas avoir d'adversaire.
Un nombre de plus en plus infime continue de croire qu'il
est utile, nécessaire. Les membres s'érigent en vigilants. Ils croient encore
en certaines valeurs qu'ils veulent transmissibles et inaltérables. Il s'agit
juste d'une dernière réaction épidermique, spontanée mais en voie de
disparition. Leurs postures appartiennent déjà au passé et sont pathétiques
tout au plus. Leurs valeurs sont éteintes. Vouloir transmettre un flambeau ou
des valeurs passées, c'est marginal, désuet, folklorique. Aujourd'hui, les
événements heureux ou malheureux de la vie sont à mettre au compte des
accidents de parcours.
Le réveil des autres sociétés, africaines, orientales
est organisé et manipulé pour cautionner et ajouter de la valeur à l'existence même du grand Léviathan, sauveur mondial qui
prouve là sa justification, son existence. Il déléguera des pouvoirs locaux
à des vassaux dont on voit chaque jour la compromission avec la consigne de
faire marcher "l'affaire",
y compris par la force. Les suppôts, les valets existent déjà, ce sont ceux qui
sont en place et qui ne veulent pas la lâcher, certains même veulent y revenir.
Ils font déjà allégeance depuis longtemps, ils sont les fourriers.
La marche au falot a commencé.
Patrice C.
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