Fleur et sel de scandales inusables, par Patrice


Quelle époque épique(*).

Pour s'y retrouver, il est nécessaire, de temps en temps, de faire le point. Par les temps qui courent, on a un peu l'impression de tourner en rond tant les sujets se suivent et se ressemblent. Au moins, on n'a pas à se faire de souci quant à la profondeur des choses. On sait que ça ne peut être ni fatiguant ni astreignant. Les recherches éventuelles se résument au quotidien, pas à l'Histoire qu'elle soit politique ou culturelle.

Aucun ordre ou plan n'est nécessaire pour en épiloguer, contrairement à ce que continuent de prétendre les personnes encore imprégnées de leurs études et qui se rassurent de voir s'étaler des thèses plus que des idées et des explications plus que des exemples ayant déjà vécus. La resucée doit avoir bon goût du côté des facultés.

Feuilleton du week-end et pas seulement, l'"affaire Jouyet" vs Fillon, vs Le Monde. Alors qu'il y a un match de foot que l'on veut dantesque tous les ans et qui tient donc le haut de l'affiche et qu'on court le Grand Prix du Brésil, entre autres choses. Jouyet, ce fonctionnaire très haut de gamme, qui a servi le Parti socialiste pendant des années, un jour a été capté par Sarkozy (du temps de sa splendeur, croit-il) et lui a servi de secrétaire d'Etat. Il s'agissait donc, peut-on croire, d'une désertion comme cela le fut pour Kouchner (mais lui, c'était bel et bien une adhésion par intérêt). On ne sait et ne saura jamais ce qu'il en fut de son activité, sinon que cela ressemble furieusement à un cheval de Troie et plus prosaïquement à de l'espionnage. Une mission en sous-marin, en infiltration dont raffolent les thrillers. C'est tellement un cas évident qu'il (M. Jouyet) s'est retrouvé (naturellement ou bêtement ?) secrétaire général de l'Elysée à l'arrivée au pouvoir de son ex-chef de parti. Ce n'est pas du John Le Carré, c'est du Hollande de base, c'est-à-dire que tout le monde peut l'appréhender, le comprendre. S'agissant de l'autre élément de l'affaire : Fillon, celui qui s'est fait et laisser traiter de carpette pendant cinq ans par son hystérique de taulier, on peut évidemment penser qu'il ait — quand même ! — envie de se venger (un peu). Mettez-vous à sa place, même un petit peu, et vous verrez.

Tout cela arrive aux oreilles et au magnétophone de journalistes sérieux et crédibles, qui vont jusqu'à engager la réputation de leur journal (de référence). On se demande bien pourquoi, sinon que ce n'était pas innocent et que cela était calibré pour "sortir". Ce roman-là, on nous l'a déjà servi maintes et maintes fois, on le connaît mais on s'en lasse pas car, pour romanesque que ce soit, ça concerne des gens vrais, de tous les jours, et qu'on voit à la télé…

Nous sommes donc embarqués, contre notre gré car on aurait pu s'en passer, dans une toute petite histoire de trottoir, de comptoir, de concierge, et de corps de garde. Certains y verront une Affaire (majuscule) tant il faut faire sérieux et la rendre intéressante puisqu'il s'agit de gens de la "haute". Il est vrai qu'une vague histoire de scooter et de casque de moto n'aurait pas eu une telle audience s'il ne s'était agi des mêmes hauteurs.

C'est ainsi qu'on enfile des perles mal calibrées et qu'on en fait une activité nationale, genre étouffe-chrétiens, car il faut animer, distraire et surtout égarer le péquin de base et malheureusement, la presse sert aussi à « ça ».

Pouvez-vous me dire qui cela va-t-il intéresser ?

Patrice C.

 
(*) Disait Yolaine de La Bigne sur France Info quand celle-ci avait encore de la personnalité.

 

 

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